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Chez Canal+, le plan social n'est plus un sujet tabou
Cette année 2011 aura été avant tout marquée par le départ de très nombreux salariés.
À l’exception de l’édition, un secteur qui reste à ce jour un éden protégé des turbulences quotidiennes que subissent la distribution, la DTSI, ou les services supports, DRH notamment.
Cette année, Canal+ a expérimenté toutes les formes de ruptures de contrat de travail que permet le Code du Travail. Et peut être plus encore !
Licenciements, transactions, démissions, ruptures conventionnelles... Tout l’arsenal législatif et juridique est en mouvement pour permettre d’atteindre cet objectif absurde d’un salarié en poste pour 3 ans et sortie de l’entreprise après 5 ans de présence…
Dans cet arsenal juridique mis à disposition des dirigeants de nos entreprises figurent bien sûr et avant tout « la rupture conventionnelle ». Un véritable succès en 2011 à Canal+.
Le CODIR, lui, n’est pas concerné par ce renouvellement accéléré…
Nos dirigeants s’installent dans la durée, année après année, des anciennetés à faire pâlir le premier quidam venu : 11 ans pour le premier d’entre nous, bientôt 7 ans à la direction technique (DTSI), 7 ans à la DRH, 10 ans à l’édition etc.
Quand le plan social n'est plus un sujet tabou
Autre nouveauté en cette fin d’année 2011, le tabou du plan social vient de sauter. B. Meheut s’était exprimé il y a quelques mois devant les salariés, subjugués, de la distribution pour leur dire « qu’ils étaient trop nombreux »…
Dans ces conditions, la question de la mise en œuvre d’un plan social vient immédiatement à l’esprit de tout représentant du personnel quelque peu informé.
En novembre dernier, la réponse apportée en comité d’entreprise par notre président a été claire : « non, pas de plan social pour 2012… »
Puis voilà que le Qatar est venu perturber cette quiétude retrouvée après la disparition de l’ogre Orange et de ses velléités télévisuelles…
Contre toute attente, Al Jazeera a raflé les 133 matches de la ligue des champions à Canal+ et au passage, de la production, de la diffusion, du montage… Bref, du personnel, des salariés en interne comme en externe, chargés de l’éditorialisation de cette activité sportive.
Patatras ! « Cet acteur économiquement irrationnel » a raflé la donne, mettant au pied du mur Canal+ qui ne s’attendait pas à vivre une fin d’année 2011 aussi mouvementée…
Canal+ se rattrape en investissant plus de 50 millions d'euros sur 13 matches de la ligue de champions diffusés sur la première chaîne française.
Mais de 133 matches à 13, on passe d’une production permanente à une production allégée. C’est alors que la question des conséquences sociales revient à l’ordre du jour d’un autre comité d’entreprise.
- Dès lors, la réponse a été moins nette, moins précise « nous allons analyser les conséquences sociales de cette perte de production et reviendrons vers vous au premier trimestre 2012 pour en tirer les conséquences ». Comprenez, avec cette nouvelle donne, la plan social n’est plus un sujet tabou…
D’autres entités du groupe pourraient être concernées par des restructurations sociales d’envergure. Certaines activités du studio sont en décroissance accélérée et suscitent quelques interrogations, la technique également avec l’arrivée de Direct 8 et Direct Star, i>Télé lorsque, à la fin de la campagne présidentielle et législative les équipes pourraient être réduites…
Selon B. Meheut, l’objectif reste au pire de maintenir le résultat annuel, au mieux de le développer. Or, en ces temps de disette et de crise, la tension se ressent dans l'entreprise, ici comme ailleurs. Dans ce contexte, conserver les marges nécessitent de réduire les coûts.