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21 / 03 / 2019 | 445 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Comment faire rentrer dans le rang les « nuisibles » au programme d’engagement participatif de la CPAM 44 ?

Certains « accompagnateurs » du projet « entreprise autrement » lancé par la direction de la CPAM des Pays de la Loire n’ont manifestement pas pleinement compris le sens d’une démarche vendue comme « bienveillante » et transparente. La faute à un manque de formation ?


Fin février, des élus CFDT de cette caisse employant 900 salariés sont tombés sur un document de travail qui identifiait une catégorie « nuisibles » parmi les salariés les plus réfractaires à cette ambitieuse démarche participative qui vise à accompagner la transformation organisationnelle dans des instances d’engagement dont les membres se retrouvent élus sans avoir été candidats. Au total, entre le Forum et la Fabrique, plus de 10 % des salariés participent au projet. Pour ces « nuisibles », des entretiens de recadrage sur les valeurs étaient prévus avec les managers.

 

De quoi inquiéter le syndicat sur la réelle liberté d’expression portée par Entreprise Autrement avec des « valeurs consensuelles disqualifiant d’emblée toute critique même constructive » et sur les risques potentiels de discrimination.


Le 5 mars, un tract a été distribué. La direction a très vite cherché à rassurer en affirmant qu’il s’agissait d’un document de travail, non validé, et que « les termes utilisés étaient totalement inappropriés ».


Dans un courriel adressé à tous les salariés le 6 mars, le directeur général de la caisse s’interroge à son tour : « pourquoi aujourd’hui poser publiquement ces questions ? Quelle est l’intention de ce tract ? » Le sujet ne mérite manifestement pas un débat ouvert.

 

Reste que la CFDT a adressé un courrier à Nicolas Revel (DG de la CNAM) qui avait déjà eu l’occasion d’intervenir sur le dossier de la CPAM de l’Ain où, en septembre 2018, un fichier classait 35 agents en catégories « déchirés », « révoltés », « grognons », « hésitants » ou « passifs » (une information rapportée par La Voix de l'Ain). L’occasion pour lui d’affirmer qu’il ne pouvait y avoir d’opposants dans un collectif de travail.

 

Pas de trace de fichier nominatif à la CPAM 44. Sans sombrer dans la paranoïa, la CFDT posait cette question un brin provocante dans son tract : « existe-t-il une équipe de « dératiseurs » ? ».