Annualisation du travail chez Free : la CFDT finit par signer
Mardi 8 avril, à 17 heures, la CFDT a signé l'accord d'annualisation du temps de travail qui s'appliquera désormais au sein de Certicall, le centre d'appel de Free à Marseille. Nous avions évoqué les troubles conditions dans lesquelles ce texte est négocié depuis le départ. Elles l'auront été jusqu'au bout. La CFDT, sur foi de sondages internes ayant recueilli à deux reprises une majorité de non, avait fini par renoncer à signer l'accord fin mars. Son possible changement de cap dans la dernière ligne droite était conditionné à la montée de l'exaspération des salariés face à la perspective de se voir appliquer la convention collective nationale des télécoms. « Nous avons vu arriver des salariés en pleurs depuis une semaine. Ils avaient découvert les plannings composés à partir de la convention collective, qui donne la possibilité à l'employeur de faire faire des pauses repas de 3 heures, de travailler un samedi sur deux... », explique Christophe Scaglia, délégué syndical central CFDT de l'UES.
Après deux sondages, une pétition
Une pétition a ensuite circulé afin de convaincre les syndicats de signer (enfin) l'accord d'annualisation. La CFDT (majoritaire à 37 %) avance que plus de 200 salariés présents (sur les 460 que compte Certicall) ont souscrit en faveur de l'annualisation. Les trois autres syndicats, FO, CGT et SUD ont estimé la négociation pipée depuis le début et accusé la CFDT d'avoir négocié sur la fin en catimini. Bien que totalisant plus de 50 % d'audience à eux trois, ils ont choisi finalement de ne pas s'opposer à l'accord. « La direction de Free a agité le retour à la convention collective comme une arme de dissuasion massive et cela a (hélas) fonctionné auprès des salariés », souligne Chloé Mehani, déléguée SUD PTT. Pour preuve, le syndicat fait état de la mise en ligne d'horaires en mode « convention collective », avant leur présentation devant les élus du CE, ce qui serait constitutif d'un délit d'entrave. Les plannings auraient été rapidement retirés. La CGT, hésitante, avait jusqu’à hier minuit pour parapher l'accord.
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