Participatif
ACCÈS PUBLIC
15 / 03 / 2010 | 2 vues
Sylvain Thibon / Membre
Articles : 194
Inscrit(e) le 07 / 01 / 2010

Un nouveau directeur des affaires sociales à Canal+, mais pour quoi faire ?

Effet kiss cool ou recrutement stratégique ? Voilà 4 mois, la direction de Canal+ remerciait son directeur des affaires sociales. Alors que s'achève la période d'essai du nouveau venu, nous avons voulu savoir quels étaient les objectifs de ce changement. Profitant de la présence de notre président lors du dernier CE, la question fut posée. « ... mais, c'est la DR(H) qui recrute. » Ah, alors... quels objectifs avez-vous donc assignés à la DR(H) pour ce recrutement ? Réponse : « Améliorer les relations sociales... »

Il fallait donc que ça change ?

 

Ou bien est-ce l'effet kiss cool ? Ou encore la conséquence de la terrible analyse pertinente et scientifique de la DR(H) qui tend à démontrer la perte de 10 % de productivité et de créativité après chaque année passée au même poste ? Il est vrai dans ce cas, qu'il était temps de changer...

Plus sérieusement, qu'est ce qui est à l'œuvre aujourd'hui ?

Une première phase fut de s'en prendre aux structures syndicales en place, en favorisant la mobilité de certains élus. Avouons un succès avéré pour quelques syndicats. Mais il faut aller plus loin, et remettre en question le fonctionnement social qui régit nos relations depuis toujours.

Pour cela, il faut passer à la vitesse supérieure et contraindre le débat à son strict minimum, pensant que ces espaces sociaux doivent être réduits à leur plus simple expression... Justement !

Une erreur fondamentale. Quand bien même le débat disparaîtrait des instances sociales, il réapparaitrait nécessairement sous une autre forme, dans l'entreprise, mais alors sans cadre établi, avec les dangereuses dérives potentielles.



Mais que veut-on au fond ?

Il n'existe pas d'espaces de débats ou d'échange « ouverts » dans l'entreprise. Passer le portillon, le citoyen se transforme en salarié, contraint par son contrat de travail et par les règles internes de fonctionnement. Le seul et dernier espace où un semblant de débat existe, ce sont les instances sociales qui l'offrent.


Cette expression, les élus doivent en conserver le monopole et la liberté. Ils sont le naturel relais des salariés qui ne peuvent pas s'exprimer librement. Ils sont là pour faciliter le dialogue, résoudre des difficultés individuelles ou collectives, engager des réflexions qui ne soient pas exclusivement axées sur le résultat financier ou l'organisation.

C'est dans ce contexte que l'on peut comprendre des changements.
Mais le social n'est pas l'ennemi du business. Au contraire. Nous remontons régulièrement des idées, des propositions, des projets pour que cette entreprise fonctionne mieux, avec ses salariés, pas contre eux. À côté de la défense des intérêts des salariés, s'inscrit cette démarche constructive d'accompagnement pour que vive et se développe un environnement social satisfaisant pour tous. Ce n'est pas prêt de s'éteindre.

Voilà un objectif que la CFE CGC pourrait assigner à la nouvelle direction des affaires sociales. Sera-t-il partagé ? Ah, c'et vrai. Ce n'est pas à nous de le faire... Et c'est très bien ainsi !

Pas encore de commentaires