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14 / 05 / 2014 | 502 vues
Veronique Michaut / Membre
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Thales : il manque 2 étages au nouveau siège, stratégie de réorganisation « rampante » ?

Le projet de déménagement du siège social de Thales de Neuilly à La Défense vient d’être présenté officiellement mais avec finalement bien peu de détails concrets. Sauf un bémol de « taille » : une partie des salariés sera « excentrée » vers Vélizy ou vers Palaiseau où il n’y a à ce jour pas assez de place pour les accueillir.

Ce projet qui touche au « cœur décisionnel de Thales » va donc se faire à (au moins) 2 vitesses : Carpe Diem et les autres. De plus, la communication de la direction donne aux salariés évincés du nouveau siège l’impression d’être des « citoyens de second rang ».

Largement majoritaire au siège, la CFTC, après avoir rencontré un grand nombre de salariés et fait ses comptes, demande à la direction de louer deux étages supplémentaires à Carpe Diem.

Cette solution permettrait de loger tous les salariés du siège en évitant des difficultés opérationnelles et surtout des dégradations de conditions de travail. Sur le plan de la disponibilité des locaux, cela ne devrait pas poser de problème car la tour est vide et Thales est le premier occupant. Le coût supplémentaire est-il le vrai frein ?

Une DRH mal informée

Ce projet de déménagement paraît de plus « confisqué » par la gestion immobilière du groupe, qui semble prendre de nombreuses décisions « en solo » et le mener dans l’opacité en s’abritant derrière la façade d’une direction des ressources humaines mal informée.

Les instances sociales préoccupées par les conditions de travail et qui n’ont pas reçu d’informations précises à 7 mois du « grand départ » s’interrogent.

- Qui décide véritablement et avec quels objectifs ?
- Pourquoi la gestion immobilière pilote-t-elle quasiment seule ce projet dimensionnant ? Cela a déjà été le cas pour Gennevilliers Crystal (4 000 salariés environ et des locaux trop petits), pour le projet « New Vélizy » etc.

Si la direction de Thales persiste dans son projet actuel d’éclater son siège, la CFTC et bien d’autres seraient tentés d’y voir une raison cachée : la décision d’une réorganisation rampante et inavouable par la reprise du projet des services partagés, initiée par Luc Vigneron. À savoir le regroupement au sein de Thales Global Services des services transverses et, dans le cas présent, la comptabilité du siège. Rappelons qu’en 2013, la création de ces services partagés et la volonté de les étendre à tout prix avaient été l'une des raisons du grand malaise social à Thales.

Ressources de proximité

Les contrats de travail des salariés excentrés resteront inchangés mais pour combien de temps ? Dès lors que l’éloignement du siège et la proximité de Thales Global Services à Vélizy auront créé les conditions pour mettre en place un fonctionnement « pilote » à distance, la comptabilité craint fort de devenir un service partagé de plus. Des études antérieures avaient pourtant conclu à l’inopportunité de ce service partagé et à la nécessité de maintenir des ressources en proximité pour permettre un fonctionnement correct, ce qui semble avoir été oublié dans ce déménagement.

Quoi qu’il en soit, ce sont bien les salariés qui paieront le prix de « ce déménagement sans ménagement » si le projet continue sur ces rails actuels, mais pas tous le même prix.

En ce qui concerne l’aménagement de Carpe Diem, pas d’inquiétude quant à la qualité des locaux destinés à accueillir la direction, le business club, le restaurant privatif, la salle du conseil et le showroom.

Mais la CFTC est perplexe et inquiète pour les autres salariés, qui vont très probablement connaître « l’optimisation des surfaces » par les « open spaces », comme c’est déjà la norme à New Vélizy, au prix de la dégradation des conditions de travail. Pourtant, la très grande majorité des salariés ne souhaite pas ce mode d’organisation qui convient d’ailleurs très mal à la nature des tâches accomplies au siège, dont les équipes sont petites et ne travaillent pas collectivement en continu pour la plupart.

Absence de concertation

L’argument selon lequel le déménagement « n’entraîne pas d’allongement de temps de trajet significatif pour l’ensemble des salariés » ne tient pas non plus puisqu’environ 25 % des salariés du siège sont expatriés à Vélizy et Palaiseau.

On peut finalement craindre le dégraissage des effectifs après les pertes en cours de route des salariés qui ne pourront suivre ce transfert à Vélizy ou Palaiseau.

Le président Jean-Bernard Lévy se félicite d’avoir signé un accord sur la qualité de vie au travail.

Pourtant, la décision d’éclater le siège de Thales va dans le sens d’une dégradation des conditions de travail au détriment de la santé des salariés, sans parler de l’absence de concertation et de dialogue social malmené au sein de Thales.

La CFTC a donc décidé d’alerter le président dès à présent dans une lettre ouverte et de lui demander un rendez-vous au sujet du déménagement du siège. Par ailleurs, alors que le CCE de Thales est encore en phase d’information des élus, une expertise a déjà été demandée par le CHSCT et devrait bientôt débuter.

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