Organisations
Rupture des négociations salariales à Canal+
Cette année encore, les négociations salariales se sont conclues par un constat de désaccord profond et finalement par une rupture définitive des discussions.
Elles ont pourtant été beaucoup mieux engagées que l’an dernier.
Les partenaires sociaux ont eut le loisir de présenter leurs revendications, d'être écoutés, c’est un progrès notable mais malheureusement insuffisant.
Pour les partenaires sociaux, ce nouvel échec signe l'incapacité à renouveler le dialogue social.
En annonçant publiquement et en pleine négociation, le chiffre d’augmentation salariale pour 2012, la direction de Canal+ fermait toute possibilité de dialogue.
L’espace de négociation est évidemment réduit, chacun le sait, mais en l’occurrence à Canal+, il est pratiquement inexistant, car si l’écoute a été de mise, ce qui est indéniablement un progrès, aucune des propositions présentées par les syndicats n'a été retenue.
Ces revendications portaient bien évidemment sur la progression de la masse salariale afin d’assurer au minimum le maintien du pouvoir d’achat : budget d’éradication des différences salariales entre hommes et femmes, stagnation des 10 plus hautes rémunérations du groupe au profit d’une meilleure répartition des augmentations, abondement au plan d'épargne entreprise porté à 700 €, revalorisation de certaines primes conventionnelles, revalorisation du point de journaliste de 3 %...
Mais l’emploi constituait le second volet important de cette plateforme revendicative, avec notamment un rappel de la durée effective du temps de travail pour toutes les catégories de personnel, notamment pour les cadres autonomes.
Ce sujet est tout à coup devenu sensible après les propos tranchants de notre président : arrêt des embauches et non-remplacement de postes vacants, sans oublier une volonté affirmée de diminuer le nombre de prestataires.
- Chacun sait ce que cela signifie : une augmentation inéluctable de la charge individuelle et collective de travail.
Autrement dit, nous craignons une nouvelle dégradation des conditions de travail de nombreux salariés et des contraintes supplémentaires. Nous considérons que les salariés devront subir la double peine, absence ou légère progression salariale pour la majorité d’entre eux associée à une charge de travail plus lourde.