Organisations
Ouverture du TER à la concurrence : la SNCF fait le choix du dumping social
Alors que les directions régionales TER annoncent les unes après les autres qu’elles répondront aux appels d’offres des autorités organisatrices par des filiales différentes sur chaque lot ouvert à la concurrence, notre organisation syndicale a décidé d’interpeller la direction générale TER et a finalement été reçue ces dernières semaines. Les légitimes inquiétudes des cheminots imposent à notre sens que la direction sorte enfin du bois et dévoile ses intentions.
Et pourtant…. Pour la direction les questions sur ses intentions sont prématurées, les négociations ne débuteront que dans plusieurs mois et en l’état actuel il n’est pas selon eux possible de répondre aux questions.
Nos dirigeants sont en fait déconnectés des réalités de terrain : il n’est pas possible d’ignorer à ce point les inquiétudes qui remontent du terrain. Cette volonté de cacher ses intentions n’est justifiée que par la recherche de maintenir la paix sociale pendant les négociations sur les appels d’offre. Mais les silences ne résistent pas à l’examen et on en apprend plus que ne le voudrait la direction.
Tout d’abord, si les filiales emportent les appels d’offre, les cheminots concernés seront transférés. La direction n’envisage absolument pas des mises à disposition qui pourtant sont possibles et qui permettraient aux cheminots du cadre permanent de conserver le statut et aux Cheminots contractuels de conserver le bénéfice des textes règlementaires qui s’appliquent à eux aujourd’hui.
On apprend aussi que si les négociations commenceront à l’échelon national, elles auront également lieu à l’échelon local : très clairement, cela signifie la mort de l’accord d’entreprise (ex RH 0077) et des règlementations du travail à géométrie variable selon les filiales. Les signataires du volet organisation du travail de la Convention Collective Nationale, qui avaient vendu aux cheminots un « cadre social de haut niveau » pourront sans doute expliquer aux Cheminots transférés la dégradation de leurs conditions de travail…
La direction botte en touche sur l’ensemble des sujets qui préoccupent les cheminots aujourd’hui, parcours professionnels, évolution des métiers, retour des cheminots transférés.
Le choix fait est clair : fin des garanties statutaires et réglementaires. La concurrence se fera bien par le dumping social, si nous ne les arrêtons pas.