Benchmark de 630 accords NAO pour l’année 2025.

L'étude du Centre Etudes & Data du Groupe Alpha se base sur une analyse exhaustive de 630 accords NAO 2025 signés entre septembre et décembre 2024. Elle a pour objectif de chiffrer les augmentations salariales négociées par les entreprises pour l’année 2025. De quoi parle-t-on ? Des augmentations générales et individuelles, des primes, des mesures périphériques... l’objectif de l’étude est d’évaluer, de décrire et de quantifier la politique salariale des entreprises pour l’année 2025, notamment au regard de leur secteur d’activité, de leur taille et de leur localisation.
 

Avec quels constats ? Les résultats de l’étude montrent qu’en 2025, la politique salariale des entreprises devrait marquer un retour progressif à la normale.

D’abord, pour la première fois depuis trois ans, les augmentations sont supérieures à l’inflation. En effet, parmi les entreprises qui augmentent les salaires, les augmentations moyennes négociées s’élèvent à 2,27%, contre 3,5% en 2024 et 4,6 % en 2023. Bien qu’en recul depuis deux années, elles sont désormais supérieures à l’inflation (1,3% en moyenne sur la période de négociation). Elles se traduisent, pour la première fois depuis trois ans, par des gains de pouvoir d’achat pour les salariés. Néanmoins, ces gains de pouvoir d’achat ne suffisent pas à compenser les pertes de pouvoir d’achat subies par les salariés en 2022 et 2023.

Ensuite, l’étude montre une grande créativité dans les mesures périphériques. Contrairement aux autres années, les entreprises utilisent en 2025 des mesures périphériques innovantes et diversifiées. Les principales mesures ont trait aux primes, aux PPV, aux avantages repas, à la mobilité et au temps de travail. Mais ces mesures périphériques compensent des enveloppes d’augmentation en diminution, voire inexistantes. En effet, un tiers des entreprises de l’échantillon ne prévoit pas de budget d’augmentation. Cette part est passée de 23% en 2024 à 33% en 2025. Ces entreprises, plutôt dans les secteurs de la santé et de l’économie sociale, ont en particulier, tendance à distribuer davantage de PPV que les autres, ce qui suggère un effet de substitution.

Ajoutons que les pratiques d’augmentation évoluent. Si l’augmentation générale reste la pratique la plus répandue pour toutes les catégories de salariés, cette pratique est en recul par rapport aux deux dernières années. Au contraire, l’augmentation individuelle continue de prendre de l’ampleur, notamment pour les non-cadres, ce qui appelle à une réflexion autour des indicateurs de performance utilisés pour distribuer les augmentations individuelles.  

Enfin, des dynamiques spécifiques se démarquent pour certains secteurs d’activité. Les augmentations sont plus importantes dans les secteurs des  Médias-Presse et des Services financiers (respectivement 2,6% et 2,5%). Par rapport à l’année précédente, ces deux secteurs ont opéré un repositionnement notable dans le classement sectoriel. Mais d’autres dynamiques sont plus préoccupantes : le nombre d’accords NAO signés entre septembre et décembre 2024 est en baisse par rapport à fin 2023. Cela peut être le signe de propositions salariales trop basses pour les syndicats ou d’un attentisme des parties lié à un contexte économique et politique incertain.

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