Participatif
ACCÈS PUBLIC
23 / 11 / 2020 | 120 vues
Vincent Hernandez / Membre
Articles : 108
Inscrit(e) le 16 / 10 / 2012

L’avenir du secteur énergétique menacé sous couvert d’une Commission européenne toujours plus libérale

Le monde de l’énergie est en pleine mutation mais l’avenir du secteur énergétique français est menacé.
 

Sous la contrainte de l’État, de manière officielle ou pas, les projets de désorganisation ou plutôt de destruction sans réel sens politique et sans véritable projet industriel, continuent d'être orchestrés sous couvert d’une Commission européenne toujours plus libérale en matière du marché de l’énergie.
 

Les industries électrique et gazière et leurs salariés ont pourtant démontré et démontrent quotidiennement leur rôle central au service de la transition énergétique bas carbone de la France et aujourd’hui au service de la relance économique du pays. L’heure n’est pas au démantèlement de ces entreprises mais bel et bien à leur consolidation, pour le bien commun et l’intérêt général.

 

Les fédérations syndicales représentatives de la branche des industries électrique et gazière ont pris la décision de coordonner leurs actions afin d'arrêter cette mort annoncée du service public de l’énergie.

 

La situation dans le groupe EDF est inédite : le projet « Hercule » prévoit la fin de ce fleuron de notre industrie en tant qu’entreprise intégrée. Nous ne l’acceptons pas d’autant qu’EDF a encore une fois démontré son aptitude à rendre service aux Français durant des périodes de crise.

 

La situation dans le groupe Engie se situe dans le prolongement d’un pareil découpage, en se séparant des « services ». La nouvelle structure du groupe fait peser le risque pour les entités des industries électrique et gazière restantes de se faire avaler à la découpe, par des groupes aux appétits féroces et aux moyens conséquents, sans autre finalité que celle d’augmenter leur rentabilité.

 

L’incertitude continue de planer quant à l’avenir du secteur hydraulique, dont certaines entités pourraient ne pas survivre à une éventuelle mise en place inéquitable des « quasi-régies » ; c’est le cas de la SHEM, par exemple.

 

Pour ces raisons et face à ces attaques sans précédent, la FCE-CFDT, CFE-CGC, FNME-CGT et la FNEM-FO ont fait le choix de s’unir dans une journée d’action le 26 novembre 2020, pour s'opposer à « Hercule », au sacrifice du secteur historique gazier d’Engie et à une remise en cause du secteur hydraulique.

Les fédérations syndicales appellent un service public français, au service de l’intérêt des citoyens et de la Nation et qui fait ses preuves depuis plus de 70 ans.

Afficher les commentaires

L’idéologie du « toujours plus » d’énergies intermittentes, et l’ineptie des décisions de fermetures des moyens de production pilotables commencent à avoir des conséquences, notamment sur la sécurité d’approvisionnement en électricité en France.

 

Dans sa dernière livraison du 19 novembre 2020 sur « l’équilibre offre-demande d’électricité pour l’hiver 2020-2021 », RTE indique « qu’au cours du mois de février et jusqu’au début mars, le niveau de risque sera sensiblement plus élevé que les années passées ».

 

La note ajoute qu’en « cas de situations climatiques particulières combinant situation de froid et absence de vent, des difficultés à approvisionner l’ensemble du territoire sont possibles ».

 

Il précise enfin qu’au « cours des années passées, des capacités de production renouvelable et d’effacement ont été ajoutées, mais de nombreuses centrales thermiques au fioul et au charbon ont été fermées ainsi que la centrale nucléaire de Fessenheim cette année, réduisant la capacité disponible.

Une telle situation perdurera au moins jusqu’en 2023 ».

 

En quelques mots, le décor est planté et confirme ce que FO n’a cessé de dire :

-  La fermeture de Fessenheim et celles annoncées des centrales à charbon sont une atteinte majeure à la sécurité d’approvisionnement de notre pays !

En cas de difficulté cet hiver, tous ceux qui ont pris cette décision absurde devront rendre des comptes devant les Français, car il n’y a rien de plus

stupide que de fermer des centrales en parfait état de marche pour satisfaire des ONG idéologues qui cherchent à affaiblir l’un des atouts compétitifs

de notre pays, à savoir la performance de notre mix électrique.

-  On ne peut remplacer des énergies pilotables par des énergies intermittentes sans porter atteinte à la sécurité d’approvisionnement de notre pays.

RTE, elle-même, note que l’énergie éolienne a, en hiver, un facteur de charge (rapport entre l’énergie produite et la puissance théorique)

inférieur à 30 %. Quant au solaire et à sa contribution en hiver…

-  La France a dépensé 121 milliards d’euros (source Cour des comptes) pour soutenir ces énergies sans que cela n’assure la sécurité d’approvisionnement et sans d’ailleurs que cela n’améliore les émissions de CO2 de notre pays. Et le pire, c’est que la loi de transition énergétique prévoit la fermeture de 12 autres réacteurs nucléaires d’ici 2035 et un développement anarchique de ces énergies !

 

C’est là un vrai voyage en Absurdie !

 

Il est donc temps d’arrêter en urgence cette mascarade !

La France doit revoir sa position, mais aussi apposer son veto aux textes au niveau européen qui pénalisent sans cesse l’énergie nucléaire. Elle doit défendre enfin ses intérêts nationaux et non se caler sur les ONG, qui défendent les intérêts allemands !

Aux objectifs visant à augmenter sans cesse la production intermittente, la France doit privilégier des objectifs visant à avoir une production bas-carbone. Ceci permettra d’assurer la sécurité d’approvisionnement de la France par des moyens de production pilotables.

Le Conseil Supérieur de l’Énergie s’est réuni le 24 novembre pour examiner plusieurs projets de textes dont un projet d’ordonnance portant transposition en droit français d’une directive du 5 juin 2019, un des textes faisant partie de la quatrième vague (ou quatrième paquet) de déréglementation de l’électricité au niveau européen.

 

Ce texte s’inscrit dans cette idéologie du « toujours plus » de concurrence.

 

Parmi les modifications prévues figure une disposition totalement surréaliste, à savoir l’obligation pour les fournisseurs de plus de 200 000 clients de proposer une « offre à tarification dynamique » aux clients qui le demandent, c’est-à-dire une offre indexée sur le prix spot mettant les clients face au risque de marché.

 

Le texte cherche également à fragiliser les tarifs réglementés (TRV), pour les clients domestiques, qui restent pour la Commission européenne une hérésie !

 

D’autres débats ont eu lieu en ce qui concerne les réseaux. FO a d’abord critiqué le fait que ces réseaux soient, sauf exception très limitées, exclus de la possibilité de gérer des stockages. Cette activité est en effet quasi totalement exclue du service public et renvoyée dans la concurrence. Or, le stockage d’électricité va devenir un élément clé dans les prochaines années.

 

S’agissant ensuite de la distribution, un débat a eu lieu sur le rôle des collectivités locales sur le plan de développement du réseau du GRD. Le texte donne à la CRE un pouvoir de demander la modification du plan. Une ONG demandait qu’il en aille de même pour les collectivités locales au travers du Comité du Système de Distribution Publique d’Électricité.

Notre fédération  a souligné qu’on devait combiner le rôle des autorités concédantes avec le caractère national de ce service public de distribution. L’amendement a été rejeté.

 

Plus largement, cela doit à nouveau nous alerter sur les dangers du projet Hercule et en particulier du rattachement d’Enedis à EDF Vert, entité avec des capitaux privés de plus en plus importants.

 

Beaucoup d’ennemis du service public national et républicain, qui ne rêvent que d’une décentralisation des réseaux, n’attendent que cela pour remettre en cause le monopole de distribution ! C’est l’une des nombreuses raisons qui font que notre organisation syndicale  est résolument opposée au projet Hercule.

 

Nous avons dénoncé le fait qu’aucun bilan contradictoire de cette déréglementation n’ait jamais été fait alors que celle-ci a renchéri les coûts de l’électricité et fragilisé notre service public. Mais ceci explique sans doute cela...

 

Nous avons  évidemment voté contre l’ensemble de ce texte, déclinant en droit français cette nouvelle directive communautaire.

 

La période actuelle, marquée par la pandémie, montre plus que jamais que l’heure est à la défense et à la consolidation de notre service public et non à son abandon ou à sa fragilisation !

 

Le mauvais scénario concocté par la commission européenne, l’État français et les directions d’EDF

 

Notre organisation syndicale  félicite la mobilisation des Électriciens et Gaziers ce 26 novembre suite à l’appel de l’intersyndicale. Malgré les écueils liés à la crise sanitaire et la panne « inopinée » de l’outil de saisie des heures au sein de certaines entreprises, nous mesurons à plus de 50 % le taux réel de salariés en grève et félicitons le personnel gréviste.

 

Le message envoyé est clair : donnons un avenir républicain au Service public de l’Énergie, au service des populations, de la compétitivité de nos industries et en phase avec la nécessité de décarboner l’Énergie pour se mettre au diapason de la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Pure provocation, hasard… En fin de journée, la presse a relayé une information comme quoi la veille, l’Élysée aurait entériné, le projet de réorganisation d’EDF.

 

Le gouvernement aurait donc pris la décision de répondre favorablement aux exigences de la Commission européenne passant même si on en croit les déclarations du management d’EDF, au-delà des « lignes rouges » ! Le pire des scénarios.

 

La Trahison est complète,

la soumission au dogme de Bruxelles également,

et cela contre les intérêts des personnels, du Groupe EDF,

du Service public, de la France et de ses citoyens.

 

Pour nous, la priorité de l’interfédérale doit conduire à faire monter le rapport de Force sur l’ensemble des questions que posent le sujet.

 

Pas question de se laisser enfermer dans un débat sur la régulation nucléaire et passer outre sur l’avenir d’EDF, groupe Intégré en charge du Service public.

 

Pas question de laisser filialiser et brader l’Hydraulique, Le Système Énergétique Insulaire, ENEDIS.

 

Pas question d’abandonner les Commercialisateurs, la R & D, les fonctions supports et tertiaires.

 

Pas question d’abandonner la nécessité de garanties sociales fortes à travers l’application du Statut national pour celles et ceux qui produisent, transportent, distribuent, commercialisent en y intégrant les évolutions de technologies et les nouveaux métiers.

 

Plus que jamais, Agir pour ne pas subir, l’intérêt général contre « la main invisible du marché », pour un Service public républicain et un Statut du personnel renforcé

L’intersyndicale FNME-CGT, CFE-CGC Énergies, FO Énergie et Mines, FCE-CFDT s’est adressée aux élus de la Nation, car elle considère que l’avenir du secteur énergétique français est aujourd’hui gravement menacé.

 

Les projets de désorganisation et de démantèlement des deux énergéticiens français EDF et ENGIE s’accélèrent bien qu’ils ne reposent sur aucun fondement politique sensé, ni véritable projet industriel procédant d’une vision stratégique guidée par l’intérêt général, et ce pour le plus grand bonheur des banques d’affaires et avec la bienveillance de l’État.

 

Ces évolutions sont parfois présentées comme répondant à des exigences venant de la Commission Européenne en matière de fonctionnement du marché́ concurrentiel de l’énergie. De fait, c’est tout le service public de l’Énergie qui est aujourd’hui en danger, subissant les conséquences de ces meccanos strictement capitalistiques.

 

Les quatre fédérations syndicales appellent à la vigilance des élus de la Nation et à leur sens de l’intérêt général pour intervenir au sein de la représentation nationale, car certaines prises de décisions quant à l’avenir de ces entreprises pourraient s’avérer imminentes et seront à coup sûr irréversibles.