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21 / 04 / 2020 | 94 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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La place de la France dans les organisations du travail apprenantes

Dans le contexte actuel, la dernière étude de France Stratégie sur les organisations du travail apprenantes ne manquera pas de retenir l'attention.
 

En France, la question de l'organisation du travail est souvent sous-estimée dans les politiques publiques parce que ses modalités de mise en œuvre sont considérées comme la « boîte noire » de l'entreprise. « Boîte noire » que l'étude de France Stratégie entend ouvrir pour comprendre si les pratiques du modèle apprenant favorisent la qualité du travail.

 

On distingue aujourd’hui quatre grands modèles d’organisation du travail. À côté des deux formes traditionnelles (respectivement dites taylorienne et simple), deux formes modernes (dites apprenante et « lean production ») sont apparues. Dans les organisations du travail apprenantes, les salariés sont souvent polyvalents, participent activement à l’élaboration des objectifs avec la hiérarchie, apprennent en continu et disposent d’une forte autonomie.

 

Il ressort de cette étude que, par rapport à la moyenne européenne, la France compte une proportion plus élevée de salariés du secteur privé travaillant dans une organisation apprenante (43 % contre 40 %) ou en « lean production » (32 % contre 27 %). À l’inverse, la proportion de salariés français travaillant dans une organisation taylorienne (12 % contre 15 %) ou dans une structure simple (13 % contre 18 %) est plus faible que la moyenne. Pour la proportion de salariés en organisations apprenantes, la France se situe certes au niveau de l’Allemagne (45 %) mais loin derrière les pays nordiques et les Pays-Bas (entre 54 % et 62 %). Qui plus est, la dynamique pour la décennie 2005-2015 semble plus favorable en France à la « lean production » (+10 points de salariés concernés) qu’à l’organisation apprenante (-3 points sur la période).

 

L’étude de France Stratégie tend par ailleurs à confirmer que l’organisation apprenante mène à une meilleure qualité de travail, une fois la profession et la catégorie sociale des salariés, la taille et le secteur d’activité de l’entreprise contrôlés. Inscrire la promotion de ce modèle à l’agenda des réformes, en France comme en Europe, serait un moyen de répondre aux défis d’une ampleur inégalée qui s’annoncent à l’horizon 2030.


À noter également que cette étude offre plusieurs recommandations pour accompagner les entreprises françaises qui cherchent à améliorer leurs performances en matière d'innovation et à développer les compétences des salariés et la qualité du management.

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