Organisations
La CGT Macif appelle les salariés à se mobiliser pour les salaires le 29 septembre
Pourquoi et comment l'intersyndicale s'est brisée et pourquoi les propositions de la direction ne sont pas acceptables pour les salariés ?
Le 29 aout 2022, en lettre ouverte adressée à la Direction et au nom des salariés, la CGT, la CFDT la CFE-CGC et FO affirmaient avec force et détermination :
- La question de l’augmentation générale des salaires doit intervenir sans attendre la prochaine négociation annuelle obligatoire.
- Ce sujet doit constituer le thème prioritaire de la réunion programmée le 15 septembre 2022.
Nous ajoutions, faisant nôtre les déclarations de nos confédérations :
- Le recours aux solutions qui font appel à l'exonération ou à l'allègement des cotisations mettent à mal notre système de protection sociale collective,
Deux semaines plus tard et dès la première réunion, la CFDT et la CGC acceptent que :
- La question de l’augmentation générale des salaires soit renvoyée à la prochaine NAO
- Donnent un avis globalement favorable à une prime exonérée de cotisations sociales.
Mieux, les voila qui, à coup de tract sur l’air de « la prime c’est grâce à nous » ou «ah non c’est nous », s’en disputent le mérite. Le mérite d’une prime qu’ils n’ont jamais demandée et que l’employeur a mise sur la table d’entrée de jeu pour tenter d’endiguer la colère grandissante des salariés… Une colère nourrie tout à la fois du délitement de nos conditions de travail et de l’absence de reconnaissance que vient traduire l’absence d’évolution de nos salaires. Une prime qui ne doit donc rien, ni à la CFDT ni à la CGC, ni même à la CGT qui n’est que le relais de la colère des salariés. Une prime qui en réalité ne fait que compenser la perte de pouvoir d’achat subie depuis juillet 2021.
Rappelons en effet, qu’en donnant son aval à une augmentation limitée à 2% pour 2022 applicable uniquement sur une partie du salaire, les organisations signataires de la NAO ont accepté le recul programmé de notre pouvoir d’achat.
Serions-nous moins légitimes, moins méritants que nos dirigeants qui s’octroient eux des augmentations générales à deux chiffres bien supérieures à l’inflation ? Ils savent bien, eux, que les augmentations générales ça reste, au contraire des primes l
Des augmentations parfois même rétroactives comme pour la Directrice d’Aésio !
Donc, sur la pression du mécontentement des salariés, l’employeur nous rend ce que nous avons perdu depuis juillet 2021. Notons toute de même au passage que pour certains, cette perte de pouvoir d’achat ne sera pas complètement restituée. Ceux qui ont été malades pendant cette période, les temps partiels et parmi eux, ceux qui ont choisi la compensation en temps verront leur prime proratisée. La perte de pouvoir d’achat des cadres ne sera, elle aussi, que partiellement compensée.
Ce que l’intersyndicale jugeait prioritaire a-t-il été traité ? Non ! Le problème reste entier : depuis juillet 2021 à août 2022, les prix ont augmenté selon l’INSEE de plus de 6,5%. Et nos salaires ? Toujours 2% et toujours sur une partie uniquement. Et les minima de fonction ? Rien, toujours rien depuis 2018! Sur la même période, les prix ont évolué de plus de 9,85%. Une paille! Notre prime d’expérience est calculée sur cette base et surtout, c’est le salaire d’embauche de nos jeunes collègues. On s’étonnera ensuite d’avoir du mal à recruter ou qu’ils nous quittent pour de meilleures conditions de travail et une meilleure reconnaissance salariale ! Et personne autour de la table des négociations n’ignore que l’inflation va continuer ! Néanmoins, CFDT et CGC semblent déjà dire « où est-ce qu’on signe ? »
Alors ?
La CGT dit :
Sous la pression des salariés, l’employeur restitue tout ou partie du pouvoir d’achat. On prend ! Mais qu’en est-il sur le sujet défini comme prioritaire par les signataires de la lettre ouverte ? Rien n’a avancé. Sur ce qu’au nom des salariés, les Organisations syndicales exigeaient avec force et détermination : que de chiche ! Nos salaires ne sont toujours pas revalorisés de l’inflation. Tous les mois, nous allons continuer à perdre de l’argent. Les difficultés de recrutement vont perdurer et nos conditions de travail continuer à pâtir de l’absence d’effectifs.
Le 29 septembre, ensemble exigeons :
- La revalorisation des minimums de fonction de 9,5% pour tous
- Un engagement de revalorisation de tous les éléments de salaires de 5% minimum applicable dès janvier 23.
- L’engagement de négociation sur un mécanisme d’indexation des salaires.
La CGT appelle à cesser le travail le 29 septembre et à rejoindre les manifestations, qui partout en France, réclament l'augmentation des salaires.