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30 / 11 / 2011 | 2 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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« Notre approche cartésienne est source de stress »

Interview de Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France, auteur d'Un paléoanthropologue dans l’entreprise - S'adapter et innover pour survivre, l'un des huit ouvrages sélectionnés dans le cadre du Prix Malakoff Médéric pour l'innovation en santé au travail.


Votre façon d’aborder le sujet de l’évolution organisations du travail n’est pas bien comprise par la communauté des sciences sociales et humaines. Sur quel point en particulier ?

En France, la recherche en sciences sociales et humaines est caractérisée par la prévalence d’une approche cartésienne basée sur le déterminisme. Or, je ne crois pas à un déterminisme absolu. En tant que paléoanthropologue, je suis sensible à notre capacité d’adaptation aux contraintes et aux évolutions que cela entraîne. Mon approche qui consiste à conjuguer la sociobiologie (les fondements biologiques du comportement) et l’éthologie (le comportement des espèces animales) dans le cadre de l'analyse des organisations du travail ne manque pas de rendre dubitatifs les chercheurs en sciences sociales et humaines.


Existe-t-il des animaux capables de se stresser autant que le salarié dans le zoo de l'entreprise ?


Chez certaines espèces de babouins et de macaques, le stress est généralisé avec les mêmes effets pathologiques que chez l’homme. Même les dominants sont ultra-stressés.

Comment les salariés pourraient se projeter dans vos observations ?

Je travaille actuellement sur une grille d’évaluation des comportement des salariés dans l’entreprise fondée justement sur la sociobiologie et l’éthologie. Ce sont en effet des comportements parfaitement mesurables.

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