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Le salaire net moyen de la fonction publique est inférieur de 3,7 % à celui du secteur privé
Contrairement à nombre d'idées reçues sur les rémunérations des fonctionnaires régulièrement présentés comme des supposés privilégiés, cette nouvelle étude l'Insee (1) apporte un éclairage intéressant en concluant que "À volume annuel de travail égal, le salaire net moyen de la fonction publique est inférieur de 3,7 % à celui du secteur privé"
Les principaux éléments soulignés dans ce dossier:
En 2021, le revenu salarial moyen dans la fonction publique est supérieur de 9,3 % à celui du secteur privé.
En effet, les salariés de la fonction publique ont un volume annuel de travail en moyenne plus élevé : quoiqu’étant un peu plus souvent à temps partiel, ils connaissent bien moins d’interruptions de travail dans l’année, entre deux contrats de travail par exemple.
À volume de travail identique, les salariés de la fonction publique perçoivent un salaire net moyen inférieur de 3,7 % à celui de leurs homologues du secteur privé, malgré leur âge et leur niveau de diplôme en moyenne plus élevés.
Cet écart leur était favorable en 1995, mais le salaire net moyen du secteur privé a ensuite progressé plus vite que celui de la fonction publique, si bien qu’il le dépasse depuis 2013.
Les salaires dans le secteur privé sont plus dispersés que dans le public, avec à la fois plus de bas salaires et plus de très hauts salaires.
Les écarts de salaire entre les plus et les moins diplômés ou entre salariés à temps partiel ou à temps complet sont ainsi plus marqués dans le privé que dans le public, y compris à autres caractéristiques identiques.
À l’inverse, l’écart entre emplois à durée déterminée et emplois à durée indéterminée est moindre dans le privé.
Les conclusions de l'Insee portant sur l'année 2021, on peut s'interroger sur la situation de 2025 compte tenu de la politique salariale menée depuis qui n'a pas dû arranger les choses... le gel du point d'indice étant à nouveau confirmé dans le budget 2025...!!! Qui peut encore s'étonner dans ce contexte des problèmes d'attractivité des métiers de la Fonction Publique?
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Les cadres gagnent 2,3 fois plus que les employés
L'INSEE a dévoilé les résultats de son enquête sur les salaires en 2022. Le salaire horaire brut régulier moyen s’élève à 19,9 euros en France dans les entreprises d’au moins 10 salariés, avec des écarts significatifs selon la catégorie socioprofessionnelle, le niveau de diplôme, l’âge et le secteur d’activité. L’étude met en évidence des inégalités de rémunération persistantes, notamment entre les cadres et les employés, entre les hommes et les femmes, ainsi qu’entre les différentes branches professionnelles.
Un salaire horaire qui varie fortement selon le statut professionnel
En 2022, les cadres perçoivent en moyenne un salaire horaire brut de 33,5 euros, soit 2,3 fois plus que les employés (14,6 euros). Cet écart, bien qu’atténué en prenant en compte d’autres facteurs (sexe, âge, ancienneté, secteur, etc.), reste important à caractéristiques comparables (+63 %). Les professions intermédiaires affichent un salaire moyen de 19,4 euros, tandis que les ouvriers gagnent 14,3 euros de l’heure.
Le niveau de diplôme influence également la rémunération. Les salariés titulaires d’un bac+5 ou plus perçoivent en moyenne 31,4 euros de l’heure, soit une différence de 93 % par rapport aux titulaires d’un baccalauréat (16,3 euros) et de 115 % par rapport aux salariés ayant au maximum le brevet des collèges (14,6 euros).
Une progression salariale avec l’âge, mais des écarts atténués par d’autres facteurs
L’évolution salariale suit généralement une progression avec l’âge. Le salaire horaire brut moyen est de 14,0 euros pour les moins de 30 ans et atteint 24,4 euros pour les salariés de 60 ans ou plus. Cette hausse s’explique notamment par l’expérience professionnelle et l’ancienneté dans l’entreprise.
Cependant, en neutralisant d’autres variables comme le niveau de diplôme ou la catégorie socioprofessionnelle, l’écart salarial entre un salarié de 60 ans et plus et un salarié de 40 à 49 ans passe de 14 % à seulement 4 %. Cela signifie que d’autres facteurs jouent un rôle prépondérant dans la progression des salaires au fil de la carrière.
Les inégalités salariales entre hommes et femmes persistent
En 2022, dans les entreprises d’au moins 10 salariés, le salaire horaire brut des femmes est de 18,4 euros, soit 13 % de moins que celui des hommes (21,2 euros). Cet écart se réduit à 8 % lorsque l’on prend en compte les différences de profil, notamment le fait que les femmes sont moins souvent cadres et plus présentes dans les secteurs moins rémunérateurs, comme la santé ou les services aux particuliers.
Toutefois, une part de cet écart ne s’explique pas uniquement par ces critères mesurables. D’autres éléments, comme les différences de niveau de responsabilités ou de missions exercées, contribuent à ce différentiel sans pouvoir être précisément quantifiés dans l’étude.
De fortes disparités entre les secteurs d’activité
Le secteur d’activité joue un rôle déterminant dans la rémunération. Les salariés travaillant dans l’information et la communication perçoivent en moyenne 28,9 euros de l’heure, tandis que ceux des activités financières et d’assurance gagnent 28,7 euros. À l’inverse, l’hébergement et la restauration affichent les salaires horaires les plus bas (14,3 euros), suivis des services administratifs et de soutien (15,2 euros).
Toutes choses égales par ailleurs, l’effet propre du secteur sur la rémunération reste significatif. Par exemple, la construction offre des salaires supérieurs de 15 % à ceux du commerce (valeur de référence), tandis que l’enseignement affiche des salaires inférieurs de 18 %.
Un positionnement intermédiaire de la France en Europe
En comparant les salaires au niveau européen, la France se classe au 10e rang des pays de l’Union européenne en termes de salaire horaire médian, avec 16,5 euros. Ce niveau reste inférieur à celui de l’Allemagne (18,9 euros) et bien en deçà du Danemark (29,7 euros), pays où le modèle de financement de la protection sociale repose principalement sur l’impôt.
Les écarts entre pays restent marqués : les salaires médians sont les plus faibles en Bulgarie (4,1 euros), en Roumanie (5,6 euros) et en Hongrie (5,7 euros). Lorsqu’on ajuste ces données au niveau de vie via le standard de pouvoir d’achat, les écarts se réduisent, mais demeurent importants, variant dans un rapport de 1 à 3 entre les pays les mieux et les moins bien rémunérés.
Les très petites entreprises offrent des salaires plus bas, mais avec des écarts réduits entre hommes et femmes
Pour la première fois, l’INSEE intègre les très petites entreprises (TPE) dans son étude. En 2022, le salaire horaire brut y est de 16,7 euros, soit 3,2 euros de moins que dans les entreprises de 10 salariés ou plus. L’écart entre les sexes y est également plus faible : les femmes y gagnent en moyenne 15,9 euros contre 17,3 euros pour les hommes, soit un écart de 8 %, inférieur à celui observé dans les entreprises plus grandes.
Comme ailleurs, les écarts entre catégories socioprofessionnelles restent marqués : les cadres perçoivent 29,4 euros de l’heure, tandis que les employés et ouvriers gagnent en moyenne 13,6 euros. Les différences entre secteurs d’activité, bien que présentes, sont plus modérées que dans les grandes entreprises.
Une rémunération annuelle moyenne de 39 166 euros dans le secteur privé
Au-delà du salaire horaire, l’INSEE révèle que la rémunération brute annuelle moyenne des salariés du secteur privé s’élève à 39 166 euros en 2022. Ce montant inclut les primes, l’épargne salariale et d’autres éléments exceptionnels, comme les indemnités de licenciement. Le salaire brut annuel seul atteint 38 267 euros, et 86,2 % des salariés ont perçu une prime, d’un montant moyen de 5 506 euros.
Enfin, les heures supplémentaires représentent en moyenne 476 euros par an, mais elles ne concernent que 37,7 % des salariés. L’épargne salariale, qui englobe l’intéressement et la participation, atteint en moyenne 1 505 euros et profite à un salarié sur deux.
Lien vers la publication : urlr.me/w9Jtmh
Une étude de la Dares à voir aussi
Évolution des salaires de base dans le secteur privé : résultats définitifs du 4e trimestre 2024 (*)
L’indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) progresse de 0,6 % au cours du 4e trimestre 2024. Sur un an, le SHBOE augmente de 2,9 % fin décembre 2024, après +2,8 % fin septembre 2024.
L’indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) progresse de 0,6 % au cours du 4e trimestre 2024 dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales Il croît de 0,7 % dans le tertiaire, de 0,4 % dans la construction et de 0,3 % dans l’industrie. Sur un an, le SHBOE augmente de 2,9 % fin décembre 2024, après +2,8 % fin septembre 2024.
L’indice du salaire mensuel de base (SMB) de l’ensemble des salariés progresse de 0,4 % au cours du 4e trimestre 2024 . Sur un an, il augmente de 2,8 %, après +2,7 % le trimestre précédent
Ces évolutions doivent être mises en regard de l’inflation : les prix à la consommation (pour l’ensemble des ménages et hors tabac) augmentent de 1,2 % entre décembre 2023 et décembre 2024. Sur un an et en euros constants, le SHBOE et le SMB augmentent respectivement de 1,7 % et de 1,6 %.
Par secteur d’activité, le SMB croît, au cours du 4e trimestre 2024, de 0,5 % dans le tertiaire et de 0,3 % dans l’industrie et dans la construction (tableau 2). Sur un an, il augmente de 2,7 % dans le tertiaire, de 3,3 % dans l’industrie et de 2,5 % dans la construction. En euros constants et sur la même période, il augmente de 1,5 % dans le tertiaire, de 2,1 % dans l’industrie et de 1,3 % dans la construction .
Par catégorie socioprofessionnelle, le SMB progresse, au cours du 4e trimestre 2024, de 0,4 % pour les ouvriers, de 0,7 % pour les employés et de 0,3 % pour les professions intermédiaires et pour les cadres (tableau 2). Sur un an, il augmente de 3,1 % pour les ouvriers, de 2,7 % pour les employés et pour les professions intermédiaires et de 2,6 % pour les cadres. En euros constants et sur la même période, il augmente de 1,9 % pour les ouvriers, de 1,5 % pour les employés et pour les professions intermédiaires et de 1,4 % pour les cadres .
(*) https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/evolution-des-salaires-de-base-dans-le-secteur-prive-resultats-definitifs-T4-2024