Organisations
La distribution des plis électoraux désormais confiée à un opérateur privé de la distribution d’imprimés publicitaires ?
Curieuse décision qui consiste à retirer une partie de l'activité courrier de la Poste plutôt qu'à conforter ses missions essentielles dans la période. De quoi légitimement faire réagir la fédération FO du secteur, qui rappelle que, jusqu’en 2020, la distribution des plis électoraux était confiée à 70 000 facteurs professionnels de la distribution adressée.
Résultat d’un appel d’offres de l’État
Désormais, c'est la société Adrexo qui effectuera cette prestation dans plus de la moitié des régions. Elle devrait ainsi intervenir en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de-Loire, Grand-Est, Hauts-de-France, Normandie et Pays-de-la-Loire pour une durée de quatre ans.
Cette curieuse démarche consiste à confier cette importante mission à Adrexo, un opérateur privé de la distribution d’imprimés publicitaires physiques et numériques, en accélérant de surcroît la décrue de l'activité courrier de la Poste.
Pourquoi ce choix ?
N’est-ce pas la qualité du service qui doit primer en ce temps fort de la démocratie dans notre pays ? Les distributeurs d'Adrexo pourront-ils effectuer cette mission dans ces régions, notamment en zone rurale ? Sans cesse à la recherche d’activités pour les facteurs (souvent en décalage avec leur cœur de métier), la Poste se prive de missions historiques qu’elle remplissait jusqu’ici.
Avec nos amis postiers, nous pouvons légitimement nous poser ces questions : n’est-ce pas une façon de donner un argument supplémentaire à la Poste (comme si c’était le premier…) sur la baisse de l’activité de courrier et ainsi réduire les effectifs? Réorganiser sans cesse? À quel prix ?
Pourtant, seule une entreprise dont c’est le cœur de métier et ayant des missions de service public peut honorer ce type d’activités. Comme dans la plupart des secteurs (et nous sommes bien placés pour aussi en mesurer les effets dans les services économiques, fiscaux et financiers visés par de nombreuses réformes) l'État fait le choix de casser les schémas de fonctionnement de notre pays au nom de la « start-up nation » et de se désengager de certaines missions pour mieux justifier la suppression massives d'emplois qui en découle depuis plusieurs années mais qui semble bien s'accélérer dans le processus de réforme de la fonction publique engagé...