La CGT demande l’arrêt immédiat des campagnes de RDV actuellement menées pour que les sociétaires se déplacent aux points d’accueil
Nous avons souvent demandé que la direction aille plus loin dans certaines de ses obligations et des préconisations de l'État et qu’elle agisse avec anticipation (et pas en réaction) aux directives, comme cela a été rappelé par un inspecteur du travail, lors d’une réunion de CSSCT.
Nous rappelons que, depuis le déconfinement, la CGT demande le télétravail pour tous ceux qui le souhaitent dès lors que le métier le permet et sans conditions. En effet, le télétravail est un droit qui permet de tenir les collègues en sécurité.
En aucun cas il ne doit être subordonné à des prérequis subjectifs, comme le niveau d’autonomie ou les performances.
Il aura fallu un deuxième confinement et des obligations gouvernementales sur le télétravail pour que la Macif réponde partiellement à notre demande.
Dans la soirée du mercredi 28 octobre, quand le gouvernement français a demandé de limiter les déplacements et les rencontres au maximum, les dirigeants de la Macif, eux, ont décidé de laisser les agences ouvertes au public quand certains concurrents les ferment. Pire encore, la Macif amplifie ses campagnes de prise de rendez-vous auprès des sociétaires pour qu’ils se déplacent en grand nombre aux points d’accueil. Parallèlement, dès le jeudi 29 au matin, les sociétaires ont spontanément appelé pour annuler leur rendez-vous ou en demander un téléphonique afin de limiter les déplacements non impérieux. C’est la santé de nos collègues, de nos sociétaires et de leurs proches qui est en jeu. Nous rappelons la responsabilité sociétale de l’employeur : celle de participer au ralentissement de la propagation du virus et ainsi d'éviter le débordement des services de réanimation.
Bien des salariés sont outrés des consignes irresponsables de l’employeur. Employés et cadres sont tiraillés par des injonctions contradictoires qui engendrent un conflit personnel d’éthique insoutenable. Ils s'opposent aux opérations commerciales visant à faire venir les sociétaires en point d'accueil. D’une part, cela va à l'encontre des demandes faites aux citoyens de prendre le moins de risques possibles en limitant les déplacements et les croisements des gens ; d’autre part, les visites en agences ne sont pas toujours encadrées sanitairement.
La CGT demande l’arrêt immédiat des campagnes actuellement en cours. Si elles perdurent, elles engageront très clairement la responsabilité de l’employeur en cas de conséquences sur la santé de nos collègues, notamment en cas de contamination.
La CGT revendique au moins les mêmes mesures que lors du déconfinement pour tous les salariés :
- le respect des jauges garantissant une distanciation sociale optimum, soit 4m² par personne sur tous les sites ;
- limiter les rendez-vous physiques aux seuls besoins essentiels et lorsque ceux-ci ne peuvent absolument pas être faits à distance ;
- permettre aux salariés « vulnérables » ou ayant des proches « vulnérables » de pratiquer le travail à distance et élargir la mesure à tous les salariés qui le souhaitent ;
- pour les salariés contraints d’utiliser les transports en commun, leur permettre soit de travailler à distance, soit de travailler sur le site le plus proche de leur domicile (tous les points d’accueil sont désormais au moins équipés d’un poste de télé-agent pouvant servir à un conseiller ou à un télé-conseiller). À défaut, être en dispense d’activité sans perte de salaire ;
- la fermeture du service dès connaissance d’un cas covid-19 avéré ;
- que les salariés bénéficiant de matériel ergonomique sur site (fauteuil, clavier, souris etc. ) puissent l’utiliser en télétravail ;
- des casques sans fil ;
- une prime télétravail pour tous les télétravailleurs sans conditions ;
- la réduction des amplitudes horaires ;
- laisser la main au salarié sur la fréquence et/ou l’alternance de travail à distance / travail sur site.
Et spécifiquement pour les points d'accueil :
- les réceptions physiques uniquement sur rendez-vous avec portes fermées ;
- prévoir un temps suffisant entre chaque réception permettant de nettoyer son espace de travail et, de fait, réduire les plages de rendez-vous ;
- n’autoriser qu’un sociétaire par rendez-vous (sauf cas particulier) ;
- mettre un terme aux aides inter-site ;
- l’arrêt des objectifs commerciaux ;
- éviter l'utilisation des outils partagés (tablettes, TPE etc.) et limiter les changements de poste de travail ;
- dans le respect des jauges, pas d'encombrement des salles d'attente et prévoir un marquage au sol à l'extérieur ;
- permettre aux conseillers ex-après-vente qui le souhaitent d'aider les CRC et d'aider à la gestion APV en leur redonnant les habilitations ;
- permettre aux conseillers qui le souhaitent d'aider en gestion PROD ;
- instaurer un roulement au sein des points d’accueil au regard des flux et dans le respect des jauges.
En réaction aux décisions prises par la Macif, de nombreux collègues nous ont interpellés et la CGT a lancé un appel à la grève vendredi dernier. Cette action est reconduite de façon illimitée tant que la santé des salariés et des sociétaires ne sera pas considérée comme primordiale par nos dirigeants dans ce contexte particulier.
La direction Macif ne peut pas continuer de se conduire de manière irresponsable en se cachant derrière un écran de fumée pseudo-mutualiste. La CGT lèvera le voile au grand public sur la réalité du terrain par tous moyens dont elle dispose. En plus de la communication externe, la CGT agira en interne sans exclure la voie judiciaire.
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