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Salaires au mérite dans les hôpitaux : les salariés en état de stress et de servitude
Depuis quelques années, une partie du salaire est attribuée au mérite dans les entreprises. Les hôpitaux n'échappent pas à cette politique. Ainsi, on a vu s'intaurer des primes liées à des objectifs généraux et individualisés ou de services appélées « prime d'embauche, prime de tutorat, prime de performances individuelles, part variable additionnelle, bonification individuelle de carrière, prime de pénurie, prime de perfusion, prime d'accord d'entreprise, prime de renfort de technicité, prime de technicité, prime de standard, prime de régulation, prime de fonction, prime de production industrielle, indemnité d'exercice, indemnité d'animation d'équipe, indemnité spécifique de médecin, indemnité de directeur, indemnité d'exclusivité... ». Les meilleurs sont ainsi récompensés (tant mieux pour ceux qui sont reconnus comme tels).
Mais cette valeur de travail n'est plus appréciée en fonction de ses qualifications, de ses compténces, de son expérience et du travail accompli mais en fonction des objectifs individualisés qui sont imposés par les directions. Sur quels critères ? Rien n'est bien défini.
Cette nouvelle politique de gesion des ressources humaines, qui rentre bel et bien dans le monde hospitalier à l'instar des grandes entreprises du CAC 40, est une source d'épuisement professionnel de nombreux salairés et détériore les rapports sociaux. Certains, occupant la meilleure place pour participer à l'évaluation de ceux qui produisent, se rendent compte de cette servitude qui leur est imposée et certaines de leurs certitudes sont perturbées...
Pour la France, le coût social du stress au travail est évalué entre 1,9 et 3 milliards d'euros, incluant le coût des soins et la perte de richesse pour cause d'absentéisme, de cessation prématurée d'activité et de décès (source : INRS-étude réalisée en 2010 basée sur des chiffres de 2007).