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12 / 09 / 2014 | 2 vues
Thierry Segard / Membre
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L'Europe doit changer de cap : elle ne protège pas nos emplois !

La décision de la Commission européenne est tombée, permettant à Huntsman une belle opération mais qui laisse un goût amer aux salariés de Calais, qui ont le sentiment d’avoir été sacrifiés sur l’autel de la mondialisation.

Ce qui est ubuesque, c’est que le brevet du TR52 va être racheté par Henan Chemicals Co. Limited, entreprise chinoise. Nous comprenons les problèmes de concurrence et la nécessité de protéger les clients en Europe, mais permettre aux Chinois de venir nous faire de la concurrence sur le marché européen est une erreur stratégique monumentale.

Non seulement nous allons leur céder notre meilleur atout mais, en plus, il va falloir leur apprendre à le fabriquer, ce qui est encore plus grave puisqu’ensuite, ils n’auront aucun mal à développer des gammes de produits moins difficiles et casseront les prix sur nos marchés, ce qui nous mettra inévitablement dans une situation chronique de baisse des prix alors que notre activité coûteuse en matériel et respectueuse des règles environnementales n’attend au contraire qu’une hausse des prix pour dégager suffisamment de marges permettant d’entretenir l’outil de travail et de soutenir les investissements.

La stratégie industrielle en Europe est donc fort contestable et ne prend pas en compte tous les aspects annexes à la régulation de la concurrence, notamment la défense de notre patrimoine industriel et nos emplois.

Ayant fait le tour des équipes, l’inquiétude du personnel nourrie par un manque d’engagement clair du groupe Huntsman pour l'avenir de l'usine de Calais est compréhensible.

Pas rentable

Autre alternative avancée par le groupe, une fois l’intégration de Rockwood achevée, revoir l’affectation des grades sur les sites… Sauf que ce n’est pas le sens de l’histoire, qui nous apprend que la stratégie toujours utilisée par le groupe a été de faire tourner les unités disponible à leur maximum et fermer les unités les moins rentables.

Autre conséquence non négligeable de cette triste histoire, la DIRECCTE (organisme d’État) a été informée par la direction du plan de licenciement pour motif économique de 3 personnes du service achats, suite à la prise en charge des achats directs par le centre partagé d'Everberg, ce qui ne leur a pas plu du tout puisqu’ils ont signifiés à la direction que les engagements de Tioxide sur le maintien de l’emploi contre nombre de subventions n’étant pas respecté, les aides seraient supprimées…

À noter que j’ai rendez-vous avec la direction de la DIRECCTE le 23 septembre prochain pour défendre notre situation, suite à un courrier que j’avais envoyé à la présidence de la République française en juillet, lorsque nous avons été informés de ce qui allait se passer avec le rachat de Rockwood.

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