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Répartition des richesses : le plaidoyer pour l'égalité de deux épidémiologistes britanniques
Où que l’on se situe sur l’échelle des revenus, on est en meilleure santé quand on vit dans une société égalitaire. Telle est la thèse centrale de l'ouvrage deux épidémiologistes britanniques : Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous, de Richard Wilkinson et Kate Pickett. Un livre qui oscille entre démonstration scientifique et manifeste politique.
Dans un ouvrage publié dans 23 pays et désormais disponible en français, deux épidémiologistes britanniques, Richard Wilkinson et Kate Pickett, analysent de manière originale les déterminants de santé et de bien-être social. Conclusion : dans les sociétés développées, ce n’est pas le niveau de richesse globale qui fait la différence, mais le degré d’égalité entre les citoyens.
Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous (éditions Les petits Mmtins, 500 pages, 20 €) se présente à la fois comme démonstration scientifique et un manifeste politique. Le premier chapitre transforme le lecteur en apprenti statisticien et lui apprend à lire une régression linéaire afin de rechercher une corrélation entre deux phénomènes. Le dernier chapitre l’invite à transformer la société et fait notamment l’éloge de l’économie sociale et solidaire comme moyen d’action politique.
Entre les deux, Richard Wilkinson et Kate Pickett passent en revue un certain nombre d’indicateurs de mal-être social : consommation de stupéfiants, grossesses chez les adolescentes, délinquance…
Le niveau à bulle de l’égalité
Pour les auteurs, les pays développés ont atteint un palier dans l’élévation du bien-être: ce n’est plus la richesse qui est source de progrès mais la réduction des écarts de niveau de vie. L’augmentation de l’espérance de vie n’est ainsi plus corrélée au revenu moyen mais à la distribution égalitaire des ressources. D’où le titre original du livre en anglais The Spirit Level, qui désigne littéralement le niveau à bulle utilisé par les maçons pour s’assurer de l’horizontalité de leur mur.
Richard Wilkinson et Kate Pickett ne nient bien sûr pas l'effet des inégalités sociales de santé. Mais, statistiques à l’appui, ils montrent que, pauvres comme riches sont affectés par le niveau d’égalité de la société. Ils citent ainsi « l’expérience saisissante » qu’a vécue la Grande-Bretagne lors des deux guerres mondiales : ces périodes se sont étrangement traduites par des gains d’espérance de vie deux fois plus élevés que pendant le reste du XXème siècle alors que les revenus moyens baissaient.
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