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Le fonds d'investissement, nouveau risque psycho-social ou opportunité ?
Non content d’avoir bouleversé nos valeureuses PME en injectant capitaux propres et méthodes malsaines de management avec leurs LBO saignants, les fonds d’investissement s’invitent désormais au capital des cabinets spécialisés dans la souffrance au travail : rachat de Stimulus par Dzeta Conseil.
Ils considèrent que ce marché va exploser (ou imploser) et que nous sommes, comme d’habitude, en retard sur le continent nord américain (la belle affaire), qui considère que soigner les malades du risque psycho-social au travail, c’est une activité comme une autre.
On soigne, on répare, on compare et on remet dans le circuit pour un nouveau tango du stress avec les remerciements des clients.
Merci pour tous ces questionnaires et baromètres sympas, où tout le monde peut s’exprimer sur des symptômes plutôt que sur des causes, ou sur un sinistre compteur de burn-out et autres drames humains. C’est plus simple que de prévenir en amont et de mettre le bien-être et la qualité de vie au travail dans la gouvernance socio-économique qui reste à inventer.
Que va faire ce genre de cabinet avec un nouvel actionnaire qui déclare très sereinement que seule la valeur ajoutée financière court terme de son investissement guide sa stratégie ?
Il n’y a d’ailleurs rien à redire, c’est son droit absolu.
Que vont penser les clients des entreprises ? Comment les pouvoirs publics analysent-ils ce « move » ? Comment les concurrents vont-ils se positionner ? Que vont dire et faire les CHSCT et les élus, si les directions utilisent des cabinets dont les actionnaires majoritaires sont des fonds d’investissement ? Sans parler de l'interne...
Un grand suspense angoissant dans l’écosystème des RPS va désormais nous tenir en haleine. Soyons vigilants et à qui le tour ?