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05 / 02 / 2010 | 1 vue
Rémi Aufrere-Privel / Membre
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SNCF : nouvelle polémique sur les chiffres de participation à la grève, audit de la direction

La grève à la SNCF de ce mercredi 3 février 2010 a de nouveau pris un tour polémique sur la question de la participation des cheminots (environ 3 cheminots sur 10, entre 28 et 36 %).

À 11h00, la direction de l’entreprise affichait un chiffre de 28,4 % alors que la fédération CGT des cheminots donnait 35,65 %.

Par rapport à la précédente grève du 20 octobre menée par trois organisations (CGT, CFDT et SUD), on notera une très légère augmentation (environ 4 %). Cette inflexion positive paraît toutefois trop faible pour être imputée au soutien de l’Unsa qui, malgré sa place de seconde organisation (avec 18 %), semble avoir mobilisé faiblement.

Sur quelques secteurs géographiques, et conformément à son fonctionnement interne dans les régions, des militants du syndicat Sud Rail paraissaient également en retrait en s’étant largement exprimés pour une grève reconductible immédiate (et refusant une grève limitée à la période de 24 heures).

Pour un tel mouvement, la mobilisation est d’un niveau tout à fait correct, voire appréciable pour les syndicats hors l’Unsa qui s’est empressée, durant la journée de grève, de préciser qu’elle n’envisageait plus de mouvement sans une mobilisation supérieure au résultat obtenu !

  • Côté polémique, elle a été renforcée par la communication de la direction de la SNCF qui a indiqué avoir souscrit aux services d’un cabinet d’audit pour bien vérifier les chiffres de la participation définitive.


Pour toutefois connaître un peu mieux la véracité des annonces, précisons que le nombre de grévistes ne peut être apprécié qu’en fin d’après-midi, dans la mesure où des salariés prennent leur service à 12h00, 14h00 voire 18h00 le même jour. Cela apporte un ajout au chiffre annoncé le matin à 11h00. Dès lors, estimer autour de 33-35 % la participation finale semble proche de la  réalité (soit un cheminot sur trois).

Bien entendu, la bataille de la communication entre direction et organisations syndicales redouble lors de tels mouvements sociaux.

  • Avec l’expansion de la politique du « management par objectifs » déployée par la direction de l’entreprise publique, on pourra ajouter que certains cadres régionaux et locaux ont aussi intérêt à afficher le chiffre le plus bas possible, en permettant l’octroi de congés (si cela ne gêne pas le « service minimum » décidé), la non–prise en compte d’arrêts de travail de courte durée (59 minutes), où un « oubli » volontaire ou non. Cet élément ne doit jouer que sur un à trois points de participation.


Car la loi sur le « service minimum » obligeant le cheminot à déclarer son souhait de cesser le travail, cela limite oubli ou volonté de minorer une grève.

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