Organisations
La CFDT cheminots revendique un plan de soutien pour le ferroviaire
La crise touche tous les modes de transports. Le secteur ferroviaire connait lui aussi ses difficultés.
La récente annonce par le groupe Veolia d'abandonner son activité de transports ferroviaire de fret alors que jusqu'à peu de temps encore, il consacrait d'importants moyens sur ce secteur, montre la réalité.
Le comité de suivi des questions ferroviaires organisé par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, présidé par Yannick Paternotte (rapporteur) a permis de soulever quelques propositions et de prendre en compte les effets de la crise depuis la fin 2008.
La CFDT cheminote, par la voie de son secrétaire général adjoint, a demandé la mise en oeuvre d'un plan de soutien (comme d'autres modes de transport).
L'organisation syndicale a constaté que "l'ouverture à la concurrence n'a pas permis de développer le fret ferroviaire par report modal et le modèle économique actuel ne permettra pas de réaliser les ambitions du Grenelle de l'Environnement".
Le dirigeant syndical dénonce sans ambages "toutes les entreprises ferroviaires ont accru leur productivité , en grande partie sur le dos des cheminots". Il est réaliste et formel sur la solution économique en confirmant "désendetter notre système ferroviaire demeure une nécessité impérieuse pour maintenir un bon maillage territorial...Il faut au contraire profiter de la crise actuelle pour préparer la reprise économique, donner la priorité à la formation des personnels et conforter nos organisations de production afin de garrantir un haut niveau de sécurité ferroviaire".
Quid de l'action de l'Etat?Selon le responsable cédétiste, "l'Etat joue un rôle déterminant. Nous souhaitons qu'il soit animé par une ambition politique et qu'il s'engage dans des investissements".
Et le prix du transport ferroviaire ?
Pour Dominique Aubry, "le niveau de tarification de l'infrastructure doit permettre le retour à une politique de volume, dont l'abandon conduit à coup sûr à la faillite du transport de fret ferroviaire. L'Etat doit encourager un véritable politique intermodale des transports et soutenir un plan ambitieux de déveloleppement du wagon isolé".
Qu'en sera-t-il des transports terminaux ?
Le SG adjoint de la CFDT cheminots le réaffirme : "la CFDT n'est pas non plus opposée au développement des O.F.P. (opérateurs ferroviaires de proximité), pour peu qu'il n'y ait pas de discrimination et que la SNCF soit partie prenante".
Et la règementation sociale des personnels?
Le syndicaliste confirme que "l'Etat doit également promouvoir l'équité concurrentielle dans un cadre social harmonisé par le haut, et prendre toute sa responsabilité dans la construction d'une convention collective ferroviaire (en cours de négociation avec l'U.T.P.). Et doit respecter les accords signés par les partenaires sociaux, aux niveaux national et européen".
De cette expression syndicale, on retiendra pour l'essentiel la demande d'un plan de soutien public. Et la confirmation que s'il y a une volonté de négocier et de discuter forte de la part de l'organisation cédétiste, celle-ci pose ses conditions, à savoir un engagement de prendre la bonne direction en quelque sorte.
Si la CFDT cheminote est la première organisation syndicale à revendiquer un plan de soutien, les constats et propositions sont partagés en partie par d'autres organisations syndicales représentatives à la SNCF et dans les autres entreprises ferroviaires privées.