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25 / 06 / 2009 | 35 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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La CGT appelle les ingénieurs de Renault à répondre massivement à une nouvelle enquête sur les conditions de travail

"Nous avons la parole : prenons-là !", c'est ainsi que la CGT appelle les salariés de toute l'ingénierie Renault à participer à la nouvelle enquête sur les conditions de travail conduite depuis le 15 juin par le cabinet Technologia. La grille des questions est la même que celle de l'enquête de 2007 qui avait concerné le seul Technocentre. Une première enquête qui découlait d'un recours à expertise pour risque grave lancé par le CHSCT n°2 du Technocentre après une vague de suicides. Cette fois la donne est différente puisque la nouvelle mission de Technologia ne s'effectue pas dans le cadre d'un recours à expertise du CHSCT. L'approche est "paritaire".

  • C'est en effet la direction générale de Renault qui se trouve être à l'initiative de cette mission visant à élargir le périmètre de l'enquête 2007 à l'ensemble des sites de l'ingénierie. 17 000 salariés sont concernés. Un choix concerté avec les représentants des CHSCT et les syndicats qui s'emploient à mobiliser les salariés pour qu'ils s'expriment.

"Ce n’est pas la direction Renault qui organise cette enquête... elle ne fait que la relayer auprès des salariés" - CGT
"Ce n’est pas la direction Renault qui organise cette enquête... elle ne fait que la relayer auprès des salariés", précise la CGT qui souligne l'indépendance du cabinet au niveau "des propositions qui seront faites à partir des réponses des salariés." La CGT qui égratigne au passage les cabinets qui affirment "soigner le stress mais sans se préoccuper de son origine." En 1998, la direction de Renault a ainsi fait appel au cabinet Ifas pour monter un "Observatoire du stress", travaillant avec les médecins du travail, qui n'a pas été à l'origine des mesures préventives prises après 2007. Si Technologia s'occupe de toute l'ingénierie, la direction a confié à un autre cabinet une enquête sur les conditions de travail dans les ateliers et à l'international. C'est le cabinet Stimulus qui a été cette fois sélectionné. A la différence de Technologia, voilà un cabinet qui n'intervient pas dans le cadre des recours à expertise des CHSCT mais exclusivement à la demande des directions.

Un indicateur de responsabilité sociale

Avant d'accepter le recours à l'expertise du CHSCT pour risque grave en 2007, la direction de Renault avait plutôt freiné. La reconduction en 2009 du cabinet Technologia semble être le signe d'une appropriation de la démarche. L'élargissement de la mission va permettre de " mesurer les différences de climat social qui règnent entre les sites d’ingénierie et de faire la comparaison au Technocentre entre aujourd’hui et la précédente enquête", explique la CGT. Tout comme en 2007, le cabinet d'expertise va également mener des entretiens en face à face avec des salariés à partir de septembre.

Une enquête qui permet à la direction de Renault d'affirmer sa responsabilité sociale dans un contexte de crise. Une approche radicalement différente de l'enquête mondiale baptisée "Engagement" qui visait, en 2006 et 2007, à mesurer le niveau d'engagement des salariés pour faire de Renault le constructeur européen le plus rentable ("Contrat 2009"). Là, la CGT avait appelé au boycott en estimant que répondre à l'enquête revenait à "donner des indications précises à la direction pour renforcer les pressions à l’encontre de tous les salariés de façon à accroître toujours plus l’intensité du travail. » La direction annonçait un taux de participation de 88,3% à son enquête engagement. Qu'en sera t-il sur l'enquête conditions de travail de l'ingénierie version 2009 ? Syndicats comme direction poussent en tous les cas à la participation. En 2007, 63% des salariés avaient répondu à l'enquête initiée par le CHSCT.

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