Organisations
Souffrance au travail
Chacun peut constater que se multiplient dans les entreprises les actes et comportements qui, quels que soient leurs intitulés dans le langage juridique ou des sciences humaines, contribuent à générer de la souffrance au travail.
Certes, ce n'est pas toujours de façon heureuse et adaptée que sont employées les expressions telles que "harcèlement moral", "discrimination syndicale", "stress", mais leur emploi un peu aléatoire ne peut suffire à nier les véritables souffrances qu'il recouvre.
Une certaine confusion règne donc, aggravée des déceptions qui font suite aux nombreux échecs judiciaires soldant des procédures engagées un peu vite ou même parfois à la légère. Est-ce pour autant que les victimes ne ressentent pas une véritable souffrance, digne non seulement de compassion mais nécessitant surtout une action efficace ?
On l'a compris, dans la plupart des dossiers contentieux liés à la souffrance au travail, c'est le manque de preuves qui empêche la justice de suivre son cours. Les phénomènes qui y sont liés sont souvent pernicieux et parfaitement décrits par des auteurs spécialistes tels que Marie-France Hirigoyen pour citer la plus connue en France.
Manque ou insuffisance de traces, d'écrits, de témoignages sont le lot d'une grande majorité des procédures intentées. Sur la problématique des témoignages, nous nous trouvons généralement confronté à deux écueils majeurs. Le premier concerne les témoins potentiels travaillant encore dans l'entreprise en question et refusant le risque de se porter témoin, par crainte de représailles. Quant aux témoins potentiels ayant quitté l'entreprise, ils souhaitent bien souvent tourner la page et se réfugient pour ce faire dans l'évitement ou le déni.
Il y à donc là un véritable vide juridique mais pas seulement qui laisse le champ libre à des comportements trop subtils pour être juridiquement épinglés mais trop néfastes pour demeurer sans suite.
Ne reste souvent à la victime, si elle en a encore l'énergie, que le recours au 5éme pouvoir (les médias), au monde associatif ou à la blogosphère. Face à certaines directions frappées d'autisme, la Toile devient en effet de plus en plus le carrefour des résistances.
Partenaires sociaux, membre des services ressources humaines ou salariés victimes de tels agissements si ce sujet vous intéresse, j'aurais plaisir à échanger avec vous.
Arnaud de Brienne - Délégué syndical central CFE CGC Adecco