Organisations
Total accroît profits et dividendes mais réduit les effectifs
La défense de l'intérêt de ses actionnaires et le service du dividende enlèveraient-ils à Total toute retenue concernant les pressions qu'il exerce sur l'emploi de ses salariés et plus généralement les salaires et le contrat social de son personnel ?
La question est légitime.
En effet, entre 2000 et 2008, la somme consacrée au paiement des dividendes servis aux actionnaires de Total a plus que triplé, pour passer de 1,6 milliards d'euros en 2000 à 4,9 milliards d'euros en 2008.
Notre objectif n'est pas d'opposer actionnaires et salariés mais de démontrer la pression exercée par Total sur l'emploi et ce qui revient aux salariés.
- Dans le même temps, les frais de personnel du groupe Total ont baissé de 10% pour passer de 6,5 milliards à 6 milliards d'euros ! (voir les graphiques illustrant ce phénomène dans le document ci-joint)
Plans de restructuration
Les plans de restructuration annoncés par Total pour sa pétrochimie et son raffinage sont une nouvelle illustration de la pression qu’il exerce sur l’emploi.
- Ces plans entraîneront à terme une économie en frais de personnel que l’on peut estimer autour de 20 millions d’euros par an.
Au profit de qui ? Certainement pas des salariés, ni des régions ni de l’économie globale du pays !
Cela est-il raisonnable dans le contexte actuel où la lutte contre la crise devrait mobiliser toutes les énergies et en particulier celle des entreprises qui disposent des meilleures capacités contributives ?
La question de l’opportunité technique et économique des restructurations envisagées reste entière
Ces annonces de réduction d’emplois n'amélioreront pas l'image déjà passablement écornée de Total ni la réputation d'entreprise sociétalement responsable qu'elle devrait s'employer à renforcer.
De plus, la question de l’opportunité technique et économique des restructurations envisagées reste entière et l’on peut raisonnablement se demander s’il est pertinent de décider d'investir sur le long terme avec des considérations dont certaines relèvent du court terme.
Par exemple, pour justifier la restructuration du raffinage, est mis en avant un déséquilibre des consommations au profit du gazole et au détriment de l'essence. Ce déséquilibre est-il pérenne et ne risque-t-il pas à terme de s'inverser ? Les mesures de bonus malus en France en vue de réduire les émissions de CO2 par les véhicules automobiles ont littéralement boosté les ventes de véhicules diesel et notamment celles des plus petits. Or, on sait que si le diesel consomme moins de carburant, il émet des particules et des oxydes d'azote (NOx) particulièrement nocifs pour la santé. On peut donc s'attendre à un durcissement rapide des normes en ce domaine et donc à une baisse de la côte d'amour du diesel et des consommations de gazole.
Le 12 février 2009, à l'occasion de la publication des résultats record de Total, le SICTAME-UNSA-TOTAL a publié un communiqué de presse (voir pièce ci-jointe) pour rappeler que l'excellence économique implique l'excellence sociétale.
Puisse Total ne jamais l'oublier !