Organisations
Mise en place du P.S.E. chez Adecco
Un avis sur le Plan de Sauvegarde de l’Emploi a été rendu par le Comité Central d’Entreprise Adecco, les Comités d’Etablissement et les Comités d’Entreprise des filiales Adia et Adecco Groupe France, les 11 et 12 février 2009.
On sait que ce P.S.E. débouche sur 600 suppressions de postes pour les trois entités. Ces avis ont bien entendu été unanimement négatifs mais on sait que l’important est qu’ils soient rendus afin que l’entreprise mette en œuvre ce qui a été plus ou moins négocié. Un avis positif ne serait pour l’entreprise que la « cerise sur le gâteau » mais la chose n’est pas fréquente.
- D’autant qu’en l’occurrence, le P.S.E. mis en œuvre s’avère très insuffisant et en deçà des possibilités du groupe qui égrène depuis de nombreuses années des résultats plus qu’enviables assortis d’une progression systématique à deux chiffres. C’est comme nous l’avons dit « un P.S.E. à petit prix ».
La CFE CGC aura jusqu’au bout joué son rôle en étant tour à tour force de proposition, de négociation et de revendication mais elle l’a fait dans un contexte difficile, coincée entre un manque d’objectifs communs des différents syndicats et une direction ne paraissant véritablement motivée que par le respect d’un agenda compressé.
Nos experts avaient pourtant averti que parmi les conditions d’entrée en négociation d’un accord d’entreprise, il y en à au moins trois non négociables :
- disposer de temps
- que les différents syndicats soient solides et se fixent des objectifs communs
- que ceux-ci ne se « tirent pas dans les pattes »
Vœu pieux ? Peut-être. En tous cas les cinq syndicats présents chez Adecco ne réunissaient en commun aucune de ces incontournables conditions. Pour corser un peu les choses, la direction avait décidé de mener des négociations réunissant en même temps les cinq syndicats des trois entités, soit quinze délégations syndicales… Ingérable !
La solution alternative, selon les conseils qui nous avaient été prodigués, consistaient à laisser la direction dérouler les Livres I et II devant les C.E., négocier puis, le cas échéant, les contester avec l’appui de nos experts et avocats, devant les instances autorisées.
- Le Groupe Adecco vit aujourd’hui une période difficile dite de volontariat au départ. Cette période, trop courte, s’achèvera le 31 mars. Le mois d’avril étant réservé à l’étude des dossiers de volontariat et des diverses mobilités, les départs contraints, autrement dit les licenciements économiques, seront notifiés dans le courant du mois de mai.
Aujourd’hui les militants de la CFE CGC s’investissent de leur mieux pour défendre les salariés impactés par ce plan, sans oublier les 90% de salariés destinés à rester dans l’entreprise. Ils travaillent aussi pour l’avenir en s’inquiétant des conditions de travail déplorables que connaîtront les salariés dès que surviendra le rebond de sortie de crise. A ce sujet, les élus CFE CGC au CHSTC ont demandé une réunion extraordinaire du CHSCT et la désignation d’un expert.
Notre métier, le travail temporaire, présente cette particularité de subir des amplitudes importantes, à la hausse comme à la baisse, en entrée et sortie de crise. L’avoir vécu régulièrement devrait rendre nos dirigeants particulièrement prudents. Il semble n’en être rien.