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10 / 07 / 2008 | 35 vues
Jocelyne Baussant / Membre
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Camif : suite et fin ? Non ce n’est pas irréversible !

Un peu d’histoire

  • Découpage

Depuis 1996 notamment, FO Camif condamne les changements d’orientations de la direction de la Coopérative qui à cette époque venait de découper l’entreprise en sociétés juridiquement distinctes prétextant la nécessité de visibilité et de rentabilité des différents secteurs… C’est ainsi que plusieurs Sociétés Anonymes sont créées et leur contrôle échappe désormais aux sociétaires qui n’ont droit de regard que sur l’activité propre à la Coopérative. Dans le même temps, exit la réduction sur vente qui était autrefois attribuée aux sociétaires proportionnellement à leurs achats en fin d’année ! et fleurissent les soldes et autres remises attribuées aux clients pour appeler le chiffre d’affaires et ce, quel que soit leur attachement à la Coopérative.

 

  • Création de filiales en Allemagne, Tchéquie, Portugal, … qui toutes ont disparu.L'Europe

En 1998, (lubie, prétention, mégalomanie, incompétence ?) le nouveau Président du Conseil d’Administration « décide » que la Camif existera sur le terrain européen ou n’existera pas ! en fixant l’objectif de doubler le chiffre d’affaires en 3 ans : création de filiales en Allemagne, Tchéquie, Portugal, … qui toutes ont disparu après des investissements colossaux et des résultats désastreux pour la plupart. Les réserves financières se sont épuisées et les salariés et autres sociétaires coopérateurs avec elles !

Déjà à cette période, notre syndicat s’est interrogé sur la place et la responsabilité des dirigeants du secteur coopératif et autres responsables de la mutualité et de l’Economie Sociale devant un tel désastre ?

 

  • Financiers capitalistes

Il faut rappeler que les dirigeants de la Maif notamment ont exigé en 2003 que la Coopérative s’adosse à des partenaires industriels et/ou financiers capitalistes : c’est l’entrée de 3 Suisses International via sa filiale Cofidis qui met la main sur la société de crédit et fin 2007 l’arrivée de l’investisseur Osiris !

Pourquoi la Camif intéresserait-elle un investisseur étranger (fonds de pension) s’il n’avait pas compris qu’elle est abandonnée par ses pairs et qu’il y a un créneau de clientèle dont les moyens (bien que s’amenuisant … ) sont intéressants et peuvent être captés dans leur propre intérêt ?

 

Aujourd’hui

6 mois après leur arrivée, à nouveau, la situation est grave et pourrait condamner les salariés de la Camif et d’un certain nombre de petits et grands fournisseurs/fabricants, prestataires, et autres emplois induits.

 

Quel cynisme après avoir poussé la Coopérative dans ce mariage contre-nature ! Les exigences sont posées par l’investisseur d’une nouvelle recapitalisation et d’apports financiers d’urgence, à proportion de ses 66% et des 34% détenus par la Coopérative dans la filiale principale Camif Particuliers. La coopérative indique qu’elle n’a pas ces moyens financiers et l’économie sociale sollicitée pour aider la Camif s’offusque d’avoir à confier ses fonds à un investisseur extérieur …. Quel cynisme après avoir poussé la Coopérative dans ce mariage contre-nature !

 

Pour les salariés de la Camif, les représentants du personnel et les experts, les plans de « redressement » successifs ont tous conduit à des échecs, prévisibles car construits sur une logique de réduction des charges et non de développement. Et la situation en cours pourrait à nouveau conduire à des suppressions d’emplois et à une nouvelle hémorragie de sociétaires/clients ! 3 plans dits sociaux en 7 ans : c’était déjà inadmissible ; un 4ème annoncé via des externalisations ne règlera toujours pas le problème de fond !

Les salariés et sociétaires l’expriment clairement : c’est insupportable !

Les salariés et les sociétaires attendent des propositions conformes à leurs attentes : des offres fiables, au juste prix, des services avant comme après-vente dignes de confiance, des salariés au service des sociétaires et non au service du chiffre d’affaires, avec des salaires décents et garantis, car à la dégradation économique s’est ajoutée la dégradation des droits sociaux.

 

Quelle voie pour un réel redressement protégeant tous les emplois ?

Une véritable reprise en mains est nécessaire avec les moyens par le mouvement coopératif et la mutualité peut répondre aux attentes des salariés comme des sociétaires !

A quand le retour de la Camif sur ses fondamentaux avec une gestion par les coopérateurs pour eux-mêmes ?

 

N’y aurait-il plus la place pour une Coopérative de distribution de produits choisis pour leur éthique, leur qualité, leur durabilité, leur intérêt strict de produit et non de marketing, de communication et autre emballage dérisoire et trompeur ?

S’il n’y avait pas d’avenir pour la Camif et qu’il soit vain de la défendre, ne pouvons-nous légitimement nous interroger sur l’avenir de la mutualité et de toute l’économie sociale dans les secteurs de l’assurance et de la banque ?....

 


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