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Médecine scolaire: diagnostic accablant de la Cour des Comptes
Après avoir longuement ausculté la médecine scolaire, la Cour des Comptes fait un diagnostic accablant dans un rapport présenté à l’Assemblée nationale le 6 octobre.
Ce dernier note que « les textes définissant les activités des médecins et des infirmiers de l’Éducation nationale énoncent de multiples tâches. Il leur faut simultanément assurer des visites médicales obligatoires, promouvoir des projets d’éducation à la santé et faciliter la scolarité des élèves confrontés à des problèmes de santé ou des situations de handicap ».
Autre constat, chiffré cette fois : il y a 1 500 médecins et 7 500 infirmiers pour 12 millions d’élèves. Quant aux rémunérations, elles en font des « métiers peu attractifs ». Depuis des années, le syndicat des médecins de l’Éducation nationale FO alerte sur « la fuite des confrères et des consoeurs vers d’autres activités », et l’obligation de « gérer la pénurie » qui en découle.
Silence ministériel. Pire, la RGPP et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux aggravent les choses : d’ici 2019, 32 % des infirmiers et 42 % des médecins scolaires devraient partir à la retraite.
La Cour des Comptes vient pourtant de reconnaître le « grand intérêt » de la médecine scolaire française. En comparant avec ce qui se fait en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni, où « des médecins du secteur privé interviennent dans les établissements scolaires », quand le suivi des élèves n’est pas laissé au soin des familles.
À l’inverse, conclut son rapport, « assurer un suivi médical obligatoire au sein de l’institution scolaire » permet d’être à l’écoute des élèves, de percevoir leur mal-être, physique ou psychique, et jusqu’à la détresse parfois.
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