Organisations
M. Bricolage : 10 % des emplois menacés
Par la restructuration annoncée de ses activités et de son réseau de magasins, M. Bricolage prévoit de supprimer 238 emplois, soit 10 % des effectifs du groupe. Pour les syndicats , le long combat pour la défense des emplois commence.
Valérie Forgeront, journaliste, fait le point cette semaine pour la revue FO Hebdo.
Un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire de M. Bricolage se tenait ce jeudi 24 novembre à Paris.
Le groupe (bricolage, outillage et jardinage), qui compte 832 magasins dans le monde (dont 759 en France), prévoit en effet de fermer dix-sept magasins l’an prochain sur le territoire national et de supprimer 238 emplois, soit près de 10 % des effectifs.
D’ici deux ans, il prévoit encore de fermer une trentaine d’autres magasins qu’il détient en propre et, par la suite, de se séparer d’autres sites de vente. La direction de M. Bricolage explique que ces décisions sont dictées par des résultats en baisse (le résultat net du groupe a reculé de 31,5 % en 2015 à 9,6 millions d’euros) dues notamment aux pertes financières enregistrées par ses magasins intégrés.
Le groupe entend donc se séparer de la majeure partie des 87 magasins qu’il détient et compte s’orienter quasi exclusivement vers le système de la franchise, soit des magasins détenus par des indépendants dits « adhérents-entrepreneurs ».
Rendez-vous le 7 décembre
Le militant regrette l’absence d’orientation stratégique du groupe pendant des années et des décisions coûteuses, dont le rachat à prix fort de certains magasins. Parallèlement, les conditions d’emplois réservées aux salariés sont pour le moins basiques. Il n’y a pas de 13ème mois chez M. Bricolage et les salariés sont pour la plupart rémunérés au niveau du SMIC.
Deuxième syndicat du groupe avec 29 % des voix aux dernières élections professionnelles, FO se méfie déjà des méthodes que semble vouloir privilégier la direction dans le cadre de ce plan social.
En effet, elle souhaite que les syndicats signent un accord de cadrage pour la négociation d’un PSE qui serait issu de la négociation d’un accord collectif majoritaire au niveau de l’entreprise.
Pour le syndicat, par cette procédure (différente de celle d’un PSE établi par un document unilatéral émanant de l’employeur) la direction cherche à faire en sorte que l’administration du travail et de l’emploi (via la DIRECCTE) exerce un moindre contrôle dans cette affaire. Or, les syndicats ne l’entendent pas ainsi.
Ce 24 novembre, le CCE a décidé de reporter au 7 décembre l’examen du livre I (mesures de préservation des emplois, conditions de départ…) du PSE. Les discussions avec la direction ne font que commencer.