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Les inspecteurs du permis de conduire déposent les clés
Le syndicat national FO des personnels du permis de conduire et de la sécurité routière (SNICA-FO) a appellé les inspecteurs à faire grève mardi pour exiger une revalorisation des carrières et des garanties quant aux nouvelles règles d’examen du code de la route et de conduite devant être mis en place à partir le 1er avril.
Par cet appel à cesser le travail durant 24 heures, « nous entendons défendre un examen assurant le bon niveau de sécurité routière face à un gouvernement qui veut améliorer le taux de réussite à n’importe quel prix », a expliqué Christian Grolier, secrétaire général du premier syndicat de la profession.
« Moins long », « moins cher » et « plus sûr »
L’objectif est de faire passer le taux d’obtention de 52 % aujourd'hui à 66 % à l’avenir. Pour l'examen pratique, il s’agit de passer « d'une logique piégeuse à une vraie logique de bilan de compétences », a expliqué le Secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau. Cette réforme est censée créer un examen « moins long », « moins cher » et « plus sûr ».
Les questions sur le code de la route seront toilettées.
La conduite accompagnée va aussi être élargie au plus de 18 ans. Par ailleurs, il est prévu de fixer un écart de 5 % entre les taux de réussite des candidats d’une inspection à l’autre. Cette dernière mesure « reviendrait à instaurer une notation arbitraire, impossible à appliquer et qui n’est demandée nulle part ailleurs, même pas à l’éducation nationale dans les matières qui s’y prêteraient a priori », dénonce Christian Grolier, pour qui, « c’est inacceptable ! ». « Faut-il atteindre 66 % de réussite à n’importe quel prix, y compris celui de la sécurité sur nos routes ? », s’interroge-t-il.
Le SNICA-FO demande au gouvernement de respecter les engagements qu’il avait pris, à la mi-octobre, à savoir une réforme dans le respect des « conditions de travail et de carrière au regard de la responsabilité des inspecteurs (hausse des primes, revalorisation, évolution statutaire des corps…) ».
Soutenu par la fédération FO de l'Équipement, de l'Environnement, des Transports et des Services (FEETS-FO), la grève de mardi visait également à dénoncer l'organisation administrative liée à l'application de la révision générale des politiques publiques (RGPP). Laquelle « menace comme la nouvelle réforme, le caractère national du permis de conduire » avec « sa remise en cause de l’organisation nationale des examens ».
FO exige que tous les bureaux des examens soient placés sous la tutelle des Directions départementales des territoires, (ex-DDE) et non des Préfectures, comme c'est le cas dans certains départements « comme si les inspecteurs du permis devaient appartenir au Ministère de l’Intérieur ».
Et FO de prévenir : « si nous ne sommes pas entendus, nous envisageons d’ores et déjà une grève reconductible ».