Le groupe Adecco lance un plan social touchant 600 salariés
Jeudi 16 octobre, la direction d'Adecco a présenté au Comité Central d'Entreprise, les motivations d'un plan social qui touchera 600 salariés. La conjoncture actuelle incitait, certes, à un certain pessimisme mais les élus n'envisageaient pas une décision de cette importance. Surtout si l'on tient compte du fait que l'année 2007 avait été une année record pour le travail temporaire et que des recalculs d'allègements de charges avaient abondamment gonflé les résultats d'Adecco et de l'ensemble de la profession.
Le travail temporaire connait une forte baisse de son activité depuis le mois d'avril de cette année, avec une dégradation accélérée ces deux derniers mois. Par ailleurs l'érosion continue des marges, sur un marché de plus en plus difficile, abaisse d'année en année la rentabilité des structures. La direction affirme donc prendre cette difficile mesure afin de "sauvegarder la compétitivité de l'entreprise".
Très concrètement, ce sont 460 postes qui devraient être supprimés chez Adecco France, 80 chez Adia et 60 chez Adecco Groupe France qui assure les fonctions support des différentes entités.
- Ces départs s'effectueront en deux vagues, l'une en mars et l'autre en juin 2008, en privilégiant tout d'abord les départs volontaires.
La CFE CGC souligne que ce plan social de grande ampleur contraste avec les résultats mirifiques du groupe jusqu'à l'an dernier et le montant considérable des allègements perçus par la profession. Ce contraste peut faire penser à des "licenciements boursiers", destinés à envoyer un signal fort aux actionnaires et à restaurer la valeur d'un titre en décote régulière.
De nombreux gisements de compétences auraient dû être réorientés vers des fonctions à dominante commerciale. Et la GPEC ?
Sans nier la forte baisse du marché, ni la conjoncture globale, la section CFE CGC Adecco estime qu'il aurait été possible d'éviter ce plan ou, tout au moins, de le minimiser, en anticipant par une application volontariste de la GPEC la gestion des ressources humaines dans les entreprises du groupe.
Par exemple, de nombreux gisements de compétences auraient dû être réorientés vers des fonctions à dominante commerciale. Par ailleurs il aurait fallu prévoir que le gonflement des équipes d'encadrement de ces dernières années et la superposition de structures et d'organisations pénaliseraient le groupe en cas de déflation du marché. Les élus CFE CGC dans les différentes instances, ont bien souvent tiré la sonnette d'alarme et proposé des solutions concrètes allant dans ce sens.
La CFE CGC est bien entendu partie prenante dans la négociation de ce PSE et se montrera très ferme sur les conditions de sa mise en oeuvre.