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10 / 04 / 2018 | 6 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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« La progression de la féminisation des instances mutualistes cache des disparités de rattrapage partiel » - Dominique Joseph, Mut'Elles

Dominique Joseph, secrétaire générale de la Mutualité Française et présidente du mouvement Mut'Elles fait le point sur la démarche engagée depuis 2016.

Vous avez créé Mut'Elles au sein de la Mutualité Française en 2016 ? Pourquoi ?

Le réseau « Femmes en Mutualité » que j’ai l’honneur et le plaisir de présider, créée sous l’impulsion de la présidence, de la direction générale et d’un groupe d'hommes et de femmes administrateurs et opérationnels de la Mutualité Française, vise à contribuer à accélérer la mixité au sein des instances dirigeantes des mutuelles et plus spécifiquement au sein des conseils d’administration.

À ce rythme, nous aurions l’objectif de 40% fixé par la loi en 140 ans !La parité dans les instances de décision est un enjeu majeur pour la mutualité. Au-delà de l’objectif fixé par la loi à l’horizon 2021 (40 % de femmes au sein des CA) qui s’impose à chacune des structures, l’enjeu est également d’adopter une posture plus exemplaire, en incarnant, dans la composition de toutes les structures de la mutualité, les valeurs de démocratie, de solidarité, d’égalité que nous représentons.

Mut'Elles s’est fixé trois objectifs : accélérer la mixité et le renouvellement en atteignant la parité dans les instances de gouvernance, jouer un rôle sociétal sur la prise en compte des femmes dans le système de santé et plus généralement dans la société et permettre à la mutualité d’avoir valeur d’exemple dans l’égalité hommes-femmes.

Nous avions observé que la parité avait progressé de 21 à 23 % entre 2003 et 2013. À ce rythme, nous aurions l’objectif de 40% fixé par la loi en 140 ans !

Ça a donc été un véritable déclic pour lancer la réflexion et la décision de créer le réseau « Femmes en Mutualité », la loi ne devant pas être une contrainte mais une opportunité afin que les gouvernances soient le reflet des portefeuilles des adhérents.

Où en est-on aujourd'hui de la féminisation dans les instances mutualistes véritablement ?
Six mois après le lancement officiel de Mut'Elles, le 1er juin 2016, nous avions atteint 24 %. Fin 2017, le taux moyen de féminisation était de 26 %. Cette progression cache des disparités. Des mutuelles ont pris des décisions fortes et structurantes pour accélérer la féminisation dans leurs instances, d’autres ont intégré la parité dans leur stratégie et dans d’autres encore, les résultats sont plus visibles mais nous avons collectivement une marge de progression.

Lors de son renouvellement en juin 2017, le conseil d’administration s’est notablement féminisé (30 à 35 %) sans toutefois atteindre le minimum de 40 %. Concernant le bureau de la fédération, Thierry Beaudet a souhaité s’entourer de femmes ; ainsi, le taux de féminisation est passé de 25 à 37,5 %.

Aujourd'hui, il ne faut rien lâcher. Le rythme de féminisation doit s’accélérer.

Quelles sont les actions de Mut'Elles et son ambition à court et moyen termes ?
À ce jour, Mut'Elles compte 250 adhérentes dont un tiers d’élues et deux tiers de salariées.

Plus de 30 actions ont été organisées en 2017 à Paris mais aussi en province. Ces actions, petits-déjeuners, « after-works », ateliers, conférences et soirées-débats ont réuni plus de 1 000 participants.

En 2016, Mut'Elles s’est engagé dans la campagne « sexisme, pas notre genre », je participe également à la commission égalité hommes/femmes du CSESS ainsi qu’aux travaux de la délégation aux droits des femmes du CESE, en qualité de personne qualifiée.

À court terme, l’ambition de Mut'Elles est de faire la preuve que la parité dans les instances de gouvernance mutualiste est possible et une réalité. À moyen terme, Mut'Elles a, entre autres sujets, pour ambition de porter l’égalité professionnelle hommes-femmes et d’en favoriser également la preuve.

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