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Jusqu’où la Cour des comptes veut-elle pousser le malaise social à la Poste ?
Le rapport public sur la Poste rédigé par les magistrats de la Cour des comptes ne surprendra que ceux qui veulent l’être.
En effet, ses grandes lignes d’inspiration libérale étaient déjà clairement affirmées dans les deux ballons d’essais publiés cette année, respectivement consacrés à la distribution postale et au réseau des bureaux de poste. En rédigeant en réponse une brochure intitulée « Les mauvais comptes de la Cour », la fédération FO com avait critiqué l’argumentaire et les présupposés qui orientent aujourd'hui encore la réflexion des « sages de la rue Cambon » (appellation qui laisse entendre que la sagesse peut découler de la réussite à un concours administratif ou des hasards d’une nomination…).
Si une analyse approfondie de cette version lourde des ouvrages précédents exige un délai conséquent, des réactions immédiates s’imposent. Elles tiennent aux préconisations et à la tactique employée.
Notre fédération défend et défendra sans relâche les postiers qui sont aujourd’hui soumis à la pression de la surproductivité, des réorganisations incessantes, du malaise social grandissant et des salaires au rabais, toutes choses dont les hauts fonctionnaires de la Cour des comptes n’ont manifestement que faire.
Au-delà de ces thèmes récurrents, nous réitèrons nos interrogations quant à la dérive qui, depuis des années, voit la Cour des comptes s’émanciper de son rôle originel de contrôle de gestion des deniers publics pour s’immiscer dans le champs de leur opportunités puis dans celui des choix politiques. Lesquels relèvent des instances démocratiques de la République et non des hauts-fonctionnaires, revêtus ou non de la robe de magistrats.
À travers le cas de la Poste, ce n’est pas seulement la question du service public qui se pose mais celle de la pérennité de la République. Une république confrontée à la dévastation néo-libérale. Il faudra bien choisir entre le gouvernement des technocrates et des juges et celui des citoyens et leurs instances élues.
En effet, ses grandes lignes d’inspiration libérale étaient déjà clairement affirmées dans les deux ballons d’essais publiés cette année, respectivement consacrés à la distribution postale et au réseau des bureaux de poste. En rédigeant en réponse une brochure intitulée « Les mauvais comptes de la Cour », la fédération FO com avait critiqué l’argumentaire et les présupposés qui orientent aujourd'hui encore la réflexion des « sages de la rue Cambon » (appellation qui laisse entendre que la sagesse peut découler de la réussite à un concours administratif ou des hasards d’une nomination…).
Si une analyse approfondie de cette version lourde des ouvrages précédents exige un délai conséquent, des réactions immédiates s’imposent. Elles tiennent aux préconisations et à la tactique employée.
- La formule « débat public » brandie par la Cour, si elle présuppose une adhésion naturelle à la démocratie, n’est en fait qu’un mécanisme de manipulation qui entretient le flou sur les acteurs dudit débat. L’expérience anti-démocratique de la loi sur le travail est éloquente à cet égard.
- Évoquer la « complexité des relations sociales » tout en laissant planer l’opinion qu’elle serait source de déséquilibre pour l’entreprise relève de l’insinuation pusillanime : FO com rappelle que, lorsque le pays comme la Poste ont été en « déséquilibre » aux heures difficiles de l’Histoire, les postiers et leurs syndicats n'ont pas fait défaut à la République.
- Il est provocateur d’annoncer à des agents publics que leurs rémunérations doivent être mieux maîtrisées, donc trop généreuses, alors que les salaires des contractuels évoluent largement en deçà de la moyenne nationale, au niveau du SMIC pour des dizaines de milliers d’agents, et que les traitements des fonctionnaires sont bloqués depuis six ans. En outre, FO com dénonce la pression culpabilisatrice consistant à « lier l’évolution des salaires à des objectifs de transformation de l’entreprise ». Faudra-t-il qu’ils fassent allégeances aux choix politiques de l’État actionnaire et des dirigeants pour obtenir des augmentations ?
- De même, oser prôner la poursuite des suppressions d’emplois alors que bien des postiers atteignent leurs limites physiques et psychiques en raison de la chute sans égale des effectifs relève de l’irrespect.
Notre fédération défend et défendra sans relâche les postiers qui sont aujourd’hui soumis à la pression de la surproductivité, des réorganisations incessantes, du malaise social grandissant et des salaires au rabais, toutes choses dont les hauts fonctionnaires de la Cour des comptes n’ont manifestement que faire.
Au-delà de ces thèmes récurrents, nous réitèrons nos interrogations quant à la dérive qui, depuis des années, voit la Cour des comptes s’émanciper de son rôle originel de contrôle de gestion des deniers publics pour s’immiscer dans le champs de leur opportunités puis dans celui des choix politiques. Lesquels relèvent des instances démocratiques de la République et non des hauts-fonctionnaires, revêtus ou non de la robe de magistrats.
À travers le cas de la Poste, ce n’est pas seulement la question du service public qui se pose mais celle de la pérennité de la République. Une république confrontée à la dévastation néo-libérale. Il faudra bien choisir entre le gouvernement des technocrates et des juges et celui des citoyens et leurs instances élues.
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