Légalement, une entreprise ne peut pas redistribuer à ses salariés plus de 20% de la masse salariale en intéressement et participation. Chez Total, on est loin puisque la direction ne veut pas aller au delà des 10% dans ses nouveaux accords d'intéressement et de participation.

Et pour se voir verser 10% de la masse salariale, il faut que le ROE (« rentabilité des capitaux propres ») de la société soit de 22 % contre 33% dans les précédents accords d'intéressement et de participation. 10 % de la masse salariale, c’est à peu près un mois de masse salariale, "ce qui fait un peu plus de 2 mois de salaire pour les salariés les moins payés et un peu moins d’un mois pour les mieux payés, compte tenu de la hiérarchisation partielle des sommes distribuées et de la mise en place d’un plancher et d’un plafond", souligne le Sictame Unsa qui regrette ce "verrou des 10%...qui empêche les salariés de partager pleinement les profits avec les actionnaires et les dirigeants. "

"Il paraît logique quel’aléa pour la performance du dirigeant serve aussi pour celle des salariés" - Sictame Unsa

Le Sictame propose que l'atteinte d'un ROE de 12 % déclenche le versement de 10% de la masse salariale.  "Pourquoi 12 % ? Parce que c’est la valeur retenue pour l’un des critères permettant le versement de 2 ans de salaire au dirigeant social qui viendrait à être congédié. Il paraît logique quel’aléa pour la performance du dirigeant serve aussi pour celle des salariés", lance le syndicat affilié à l'Unsa. Un ROE de 35% déclencherait le versement d'une enveloppe intéressement et participation représentant 20% de la la masse salariale.

Sauf que la direction prépare ses salariés  à une baisse prévisible du ROE qui pourrait diviser de moitié l’enveloppe de la participation et de l'intéressement.
Le Sictame précise que la distribution de l'intéressement et de la participation ne concerne que 18 000 des 43 000 salariés du groupe en France.