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19 / 12 / 2013 | 65 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Solvay : un accord RSE mondialisé sous l’œil d’un « syndicat ONG »

C’est avec IndustriAll que Solvay a signé à Bruxelles le 17 décembre dernier son accord RSE mondial qui acte pour trois ans la capacité de ce méta-syndicat (fusion en 2012 des fédérations internationales de la métallurgie, de la chimie et du textile) à suivre les conditions de sécurité et de travail du groupe chimique. Chaque année, deux représentants centraux d’IndustriAll et un représentant local se réuniront avec trois représentants de la direction sur l’un des sites de Solvay. En fonction des événements, d’autres réunions pourront se tenir avec à la clef des visites de sites.

Les élus du CE européen étaient présents, de même que des syndicalistes venus du Brésil, à l’occasion de cette signature. « Notre objectif est de parvenir à un comité de groupe mondial mais une étape intermédiaire va consister à nommer des ambassadeurs non européens au niveau du CE européen », souligne Jean-Pierre Clamadieu, le PDG.

En attendant ce maillage mondial, c’est donc IndustriAll qui assure le rôle de vigie sur les engagements d’un accord RSE. « IndustriAll est une forme d'ONG, de nature syndicale, tout à fait en mesure d’orchestrer des campagnes de presse », prévient Jean-Chistophe Sciberras, directeur des relations sociales de Solvay.

  • En effet, Jyrki Raina, secrétaire général d’IndustriAll n’a pas manqué de rappeler la campagne menée de concert avec l’UNI à la suite de l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza au Bangladesh avec, au final, un accord signé par près de 200 marques, qui s’applique désormais à 1 600 ateliers et fabriques.

L’accord décline les indicateurs de suivi RSE du groupe où l’on retrouve notamment les 23 engagements de Solvay Way, une démarche continue de progrès. En revanche, pas un mot sur les compensations financières auxquelles les salariés du groupe peuvent prétendre en atteignant les objectifs RSE. Pas question en effet d’immiscer IndustriAll dans la stratégie de rémunération qui fait reposer 10 % de la rémunération variable de tous les managers sur des critères RSE : 5 % en fonction des retours de deux agences de notation extra-financière et 5 % en fonction de la capacité à déployer Solvay Way. « Un accident mortel sur un site et tous les managers du périmètre concerné perdent 10 % de leur variable », souligne Jacques Kheliff, le directeur du développement durable.

Mais comment faire en sorte que cette contrepartie financière adossée à la RSE s’applique à l’ensemble des salariés du groupe. Il n’y a pour le moment qu’en France que 10 % de l’intéressement (soit environ 300 € par salarié) reposent sur la variable RSE. La direction réfléchit à la façon d’étendre une redistribution mondiale de la performance sociale.

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