Organisations
Réforme de la dépendance : la Mutualité prend le parti de la solidarité
Alors que la Mutualité Française lance une campagne de communication sur la dépendance, le mensuel Mut’écho consacre sa « une » à la prise en charge de l’autonomie sous le titre : « le choix de la solidarité ». Fidèle à ses principes, le mouvement mutualiste n'aborde pas cette question comme un assureur, mais comme un défenseur de la protection sociale obligatoire et un acteur de santé.
« Dépendance, on parle beaucoup d’argent. On pourrait peut-être parler des gens ? » C’est l’une des accroches de la campagne de communication que la Mutualité Française, organise du 27 juin au 8 juillet dans la presse quotidienne nationale et régionale. Le message détourne la connotation négative du mot « dépendance » pour parler « d’interdépendance » et donc de solidarité.
Au moment où les pouvoirs publics entrent « dans le dur » du sujet, la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF) affiche publiquement ses convictions sur la « réforme de la dépendance », comme a voulu l’appeler le gouvernement. Dès le mois de mars 2011, le bureau de la FNMF avait posé les grands principes : apporter une réponse globale, en commençant par la prévention de la perte d’autonomie, et ne pas se « confiner » à la question du financement.
Publié par la Mutualité Française, le mensuel Mut'écho a consacré son dernier numéro à cette question, sous le titre : « autonomie, le choix de la solidarité ». Le magazine s’appuie sur un débat citoyen organisé sur ce thème le 24 mai, à Lyon.
Cette manifestation a réuni de nombreux acteurs du monde de la santé et du social, parmi lesquels : Martine Dechamp, présidente de la commission d’action sociale de l’assurance retraite (CFDT), le Dr Pascal Dureau, délégué national du syndicat de généralistes MG-France, ou encore André Flageul, président de l’Una (associations de soins et de services à domicile).
La Mutualité, « assureur paradoxal »
La rencontre a permis aux mutuelles d’assumer pleinement leurs principes de solidarité et de justice sociale. La Mutualité a une nouvelle fois affirmé sa posture originale « d’assureur paradoxal », pour reprendre l’expression de son président, Etienne Caniard. En clair : les mutuelles refusent d’intervenir en première ligne dans le domaine de la protection sociale et défendent mordicus un haut niveau de couverture obligatoire.
Que ce soit dans la prise en charge du grand âge (ou du handicap, soit dit au passage), les mutualistes rejoignent le mouvement associatif et social pour réclamer un socle public, universel et solidaire. Les mutuelles participent déjà au maintien de l’autonomie. Elles gèrent des établissements et services pour personnes âgées ; elles permettent, via leurs prestations santé, un accès aux soins au plus grand nombre.
En revanche, elles refusent que le recours à des garanties dépendance individuelles puisse être la pierre angulaire de la réforme.
Reste tout de même la question du financement des nouveaux besoins, qui sont d’autant plus pressants que l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) est (de l’avis de tous) insuffisante et inégalitaire. Les ressources à trouver sont, de l’avis de nombre d’experts, estimées à environ 5 milliards d’euros.
Convergence avec le CESE
Sur ce point, une convergence apparaît nettement entre la Mutualité et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), tel qu’il apparaît dans son avis adopté à la mi-juin. D’une part, taxer toutes les successions, d’autre part, aligner le taux de contribution sociale généralisée (CSG) des retraités les plus aisés sur celui des actifs.
Cette mesure ne concernerait pas tous les retraités, qui sont aujourd’hui, soit exonérés de CSG, soit assujettis à un taux réduit (3,8 %), soit soumis au taux plein de 6,6 % sur les pensions. Dans les propositions du CESE, seule cette dernière catégorie (en partie ou en totalité) serait alignée sur les 7,5 % des actifs. Selon des chiffres de l’assurance vieillesse, plus de la moitié des retraités (50,9 %), parmi les plus modestes, serait fort heureusement épargnée par cette augmentation…
Le mensuel Mut'écho
Sympathisants mutualistes, partenaires sociaux, professionnels de santé, enseignants, étudiants : Mut’écho s’adresse à tous ceux qui suivent de près l’actualité sanitaire et sociale. Ses 20 000 lecteurs y retrouvent chaque mois les prises de position de la Mutualité Française et découvrent en action les valeurs du mouvement mutualiste.
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