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Sanofi délocalise un mois après sa RCC
À peine un mois après la signature d’un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) portant notamment sur 600 postes dans les fonctions support, Sanofi a annoncé, le 4 avril, sa volonté d’externaliser et de délocaliser un grand nombre de ces activités.
- Comme le souligne Clarisse Josselin (journaliste pour FO Hebdo), malgré un bénéfice net de 4,3 milliards d’euros (+14,5 %) engrangé en 2018, le géant pharmaceutique Sanofi poursuit sa logique de réduction des coûts.
Les 2 et 4 avril, lors d'un comité de groupe européen et d'un comité de groupe France, la direction de Sanofi a annoncé sa volonté d’externaliser et de délocaliser un grand nombre de ces activités. Selon ce projet, les services d'achat, de déplacements et de gestion des notes de frais seraient externalisés chez un prestataire unique et mondial. D’autres fonctions de support (comme la comptabilité, l’administration de la paie et des ventes) seraient délocalisées et regroupées sur une plate-forme située à Budapest, en Hongrie. Le « reporting » de gestion serait centralisé et industrialisé.
Une politique toxique et mortifère
On s’est un peu fait duper, dénonce Pascal Lopez, délégué central FO chez Sanofi Aventis Group. La négociation de la RCC n’avait pour seul objet affiché que l’optimisation des ressources en France, y compris via la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). L’objectif était à la fois de laisser partir les volontaires, notamment par des mesures d’âge, et d’offrir à ceux qui restaient de réelles perspectives de carrière en lien avec les métiers émergents via des formations. À aucun moment on ne nous a parlé de délocalisation et d’externalisation. Un mois plus tard, nous avons appris qu’une plate-forme de comptabilité était créée à Budapest, avec pour seule raison que le salaire moyen y est de 730 euros. C’est la première fois que Sanofi délocalise dans un pays à bas coûts.
Pour le syndicat, l’ensemble des activités en France doit rester en France. Il appelle la direction à cesser l’externalisation systématique et à revoir sa copie tant sur la nature des emplois que sur leur localisation. Une réduction des coûts comme fin et non comme moyen se révèle être une politique toxique et mortifère qui nuit et continuera de nuire gravement à la santé de l’entreprise et de ses salariés, poursuit-il.
Le délégué central redoute même que les départs volontaires effectifs prévus dans le cadre de la RCC ne suffisent pas à compenser les suppressions de postes à venir. La direction nous a répondu que ça couvrirait l’essentiel des départs mais leur notion de l’essentiel n’est pas forcément la même que la nôtre et nous n’avons toujours pas de réponse, dénonce Pascal Lopez.
Il se dit très inquiet pour ses collègues, avec les répercussions de ces annonces en termes d’emploi et de risques psycho-sociaux. On va tout faire pour qu’il n’y ait pas de licenciements secs à terme, ajoute Pascal Lopez. Heureusement, nous avions obtenu qu’il n’y ait pas de licenciement économique, ni de licenciement en cas de refus de mobilité pendant la période du plan de RCC. Il exige aussi la mise en place d’un réel processus de GPEC, en offrant à chaque salarié une possibilité de retrouver un poste.