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08 / 11 / 2023 | 88 vues
Jérôme Aubé / Membre
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Observatoire MNH - inégalités de santé : quelle situation pour les français et les professionnels de santé en 2023 ?

La Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH) vient de publier, comme chaque année, son observatoire sur la santé des professionnels de santé réalisé par Odoxa en partenariat avec la Chaire Santé de Sciences Po.


Cette année, la MNH porte une attention particulière à l’accès à la santé des personnes en situation de handicap et/ou en situation de vulnérabilité.

 

Pour Médéric Monestier, Directeur Général de la MNH : « Contribuer à l’amélioration de la santé des soignants est notre priorité et cet observatoire nous permet de la suivre dans la durée. Pour cette édition, nous avons voulu faire un focus sur les inégalités dans l’accès aux soins, qui touchent les soignants dans leur activité professionnelle et dans leur vie personnelle. En cherchant collectivement des solutions, comme la médiation en santé, en démultipliant des initiatives locales par notre présence à l’hôpital, nous participons à améliorer l’accès à la santé pour tous, avec et pour les hospitaliers."

 

Un état de santé des soignants toujours préoccupant

 

20% des soignants disent être en mauvaise santé, soit 5 points de plus que l’ensemble des Français. Ce constat est plus important chez les infirmiers et aides-soignants qui déclarent être en médiocre santé pour respectivement 21% et 24% d’entre eux.


Ce sujet est un point d'attention fort de la MNH qui a contribué activement via sa Fondation, en lien avec la DREES aux travaux ministériels destinés à dresser un état des lieux de la santé des professionnels de santé dans un contexte post-crise sanitaire.

 

Les propositions issues de ce rapport feront l'objet d'une feuille de route interministérielle en cours d'élaboration.

 

Le pouvoir d’achat, le handicap et les vulnérabilités, principaux freins à l’accès à la santé

 

Avec son système de protection sociale unique, la France est le pays dont le reste à charge pour les patients est le plus faible d’Europe. Pourtant, l’inflation qui a touché de plein fouet l’hexagone ces derniers mois a des répercussions directes sur l’accès aux soins.


On retiendra notamment que:
 

  • 22% des Français estiment être concernés par des difficultés d’accès financier à l’offre de soins. C’est le cas pour 30% des soignants (8 points de plus) ;
  • 14% des Français estiment être concernés par des inégalités de santé en raison de leur catégorie socio-professionnelle, niveau de revenu, classe sociale. Chiffre un peu plus élevé du côté des soignants puisqu’ils sont 17%.
  • 26% des Français ont recouru à au moins une aide ou un prêt pour accéder à des soins. C’est 21% pour les soignants. Derrière ces chiffres les disparités sont importantes :
    • 8% pour les médecins,
    • 24% pour les infirmiers
    • et 33% pour les aides-soignants (soit 7 points de plus que l’ensemble des Français).
  • 18% des Français ont recouru à une aide sociale (de l’État, d’une collectivité, de leur mutuelle…), 7% à une aide financière familiale et/ou de leurs proches et 5% à un prêt bancaire. Quant aux soignants, ils sont autant à recourir à une aide financière familiale et/ou de leurs proches qu’à une aide sociale (11%). En revanche, ils sont un peu moins nombreux à recourir à un prêt bancaire (3%). Par ailleurs, dans cette étude, les soignants décrivent les obstacles qu’ils rencontrent au quotidien dans la prise en soin des patients.
  • 70% des professionnels de santé se disent concernés par un manque de temps dans la prise en charge de leurs patients. 54% en raison de la complexité de la situation sociale de leurs patients et 49% en raison des problèmes liés à la barrière de la langue.
  • 81% des professionnels de santé ont déjà ressenti le besoin de recourir à une aide externe (interprète, médiateur, aidant, autre professionnel de santé) pour établir et/ou améliorer la relation avec un patient, c’est 89% chez les infirmiers. Afin de mieux prendre en soin les patients en situation de handicap et/ou en situation de vulnérabilité, les professionnels de santé sont aujourd’hui une majorité à être formés, ou sensibilisés à leurs spécificités.
  • 82% des professionnels de santé déclarent avoir été formés et/ou sensibilisés à la prise en soin des personnes en situation de handicap, et 73% à la prise en charge des personnes en situation de précarité ;
  • 74% des professionnels de santé disent exercer dans une structure qui a mis en place un ou plusieurs dispositifs pour faciliter l’accès aux soins des personnes vulnérables (traducteur, signalétique adaptée, documentation en « facile à lire et à comprendre », etc.) ;
  • 49% de ces professionnels déclarent que leur structure a mis en place ces dispositifs en associant les publics concernés.

 

 

La médiation en santé, une solution pour l’accès aux soins ?

 

Mal connue, la médiation en santé, c’est-à-dire : « la fonction d’interface assurée en proximité pour faciliter d’une part, l’accès aux droits, à la prévention et aux soins, assurés auprès des publics les plus vulnérables ; d’autre part, la sensibilisation des acteurs du système de santé sur les obstacles du public dans son accès à la santé (1) » fait d’année en année la démonstration de son utilité.
 

  • 64% des Français et 80% des soignants plébiscitent la médiation en santé ;
  • 52% des soignants estiment que la médiation permet d’améliorer la communication entre patient et soignant, et 35% à permettre d’aider les personnes à mieux s’orienter dans le système de santé ;
  • Pour 52% des professionnels de santé, l’absence de financement dédié constitue le principal frein au développement de la médiation en santé (38% chez les Français en général), suivie de la difficulté à trouver un médiateur pour 50% d’entre eux (45% chez les Français en général).

 

(1) Définition de l’HAS (Haute autorité de santé)

 

Cliquez sur le lien pour accéder à l’étude

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