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NAO à la MAIF: Un accord au rabais inacceptable
Les négociations, bien laborieuses, viennent de se terminer et elles nous laissent un goût amer ! En effet, on est bien loin du compte dans le contexte actuel. Alors que les résultats de la Maif ces dernières années sont historiquement élevés... on pourra dire que cet accord (signé par les syndicats CFDT, CAT, CFE/CGC et UNSA) est historiquement au rabais !
Au-delà du déferlement de messages d'autosatisfaction de la Direction et d'une présentation assez "singulière" des propositions formulées (reposant souvent sur moyennes) les résultats de ces négociations sont à des années lumière du montant de l'inflation qui s'installe en France.
Ces propositions ont à notre sens, un aveu de faiblesse : l'accord Reconnaissance Mutuelle dont est tirée l'enveloppe globale serait-il si mauvais (également non signé par FO et la CGT... faut-il le rappeler ?) qu'il faille le contourner et verser une "augmentation générale supplémentaire exceptionnelle" pour répondre à l'inflation ?
Si, comme notre syndicat l'avait dénoncé en son temps, la Direction n'avait pas mis en place l'abolition de l'avancement à l'ancienneté, la mise en place d'une enveloppe globale divisée obligatoirement en 2 parts strictement égalitaires (part collective/part individuelle), nous en serions certainement pas là !
Finalement, les effets pervers ne se seront pas fait attendre...
Que retenir dans le flou des mesures arrêtées ?
- la Direction affiche 5 % d'augmentations en moyenne, dont 3.6 % en moyenne dans le cadre de Reconnaissance Mutuelle.
Ne nous y trompons pas, la sémantique a son importance : comme vous pouvez le lire il s'agit de "moyennes".
En effet :
1 - les montants d'augmentations générales annoncés par la Direction ne sont que des moyennes.
L'enveloppe globale négociée est de 3.6 % ce qui veut dire que seulement 1.8 % seront consacrés aux augmentations de salaires (inflation près de 6% en 2022 et 2023 commence à 7%) pour tous les salariés, hors attributions individuelles. Ce 1.8 % ensuite est une moyenne car attribué fonction du montant de salaire de chacun (répartition en quartiles).
+ une augmentation collective exceptionnelle de 1.4 % pour tous (sans répartition en quartiles) est octroyée par la Direction (grand seigneur).
Ce qui donne cela en réalité pour les augmentations collectives (pérennes) entre 3 % et 3.5 % : on est à des années lumières de l'inflation (je le rappelle : inflation à 5.9 % pour 2022, 7 % début 2023 selon l'INSEE et c'est pas fini...).
Ces mesures sont les seules augmentations de salaires (au 1er avril de surcroît, pas dès le 1er janvier ce qui fait que les % diminuent d'autant), qui soient assurées pour tous.
2 - La Direction communique sur des pourcentages d'augmentations plus importants car elle inclut les augmentations individuelles qui sont aléatoires.
Par définition, ces augmentations (ou AI/PI, on peut les appeler comme on veut, le résultat est le même), ne seront attribuées qu'à une partie des salariés (combien ? Personne ne peut en préjuger).
Les 1.8 % négociés ne représentent pas le % qui sera octroyé sur le salaire de chaque salarié éligible. Ils ne sont que le % servant à calculer en Euros le montant du budget global alloué aux attributions individuelles. Ce qui veut dire que chaque salarié éligible aura un montant déterminé par son manager et non obligatoirement un % assuré.
3 - la prime Pouvoir d'achat de 1500 €
Alors que la plupart des organisations syndicales demandaient 2 000 € et que cette prime est exonérée de charges sociales pour une bonne partie des salariés, la MAIF avait les moyens de faire plus.
4 - L'indemnité télétravail à 2.5 € au lieu de 2 € ne correspond pas non plus à l'inflation (FO demandait 4 €/jours)
Pour toutes ces raisons notre syndicat ne signera pas l'accord NAO 2023 (la CGT non plus)