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30 / 09 / 2025 | 11 vues
Bruno Gasparini / Abonné
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L'UCANSS livre le paritarisme à Bercy

Le dialogue social transformé en marché aux enchères et en braderie généralisée

 

L'UCANSS vient de franchir un cap décisif dans son allégeance à Bercy. Sous couvert de «sécurisation juridique», l’UCANSS et le Comex ont choisi de contourner systématiquement le dialogue social au profit de procédures de marchés publics. Une dérive qui transforme nos négociations conventionnelles en vulgaires appels d'offres européens, vidant de leur substance 80 ans de paritarisme dans la sécurité sociale.

 

La stratégie est rodée : l'UCANSS sollicite la Direction des Affaires Juridiques de Bercy pour « sécuriser » chaque renouvellement de prestataire, obtient systématiquement l'obligation de se soumettre à des procédures qui réduisent la place des organisations syndicales, puis présente cette contrainte comme incontournable. Après l’épargne salariale, les titres-repas, c’est maintenant le tour de la complémentaire santé.  

 

Alan et les start-ups : le nouveau modèle imposé par l'État

 

L'exemple d'Alan est révélateur de cette dérive. Cette start-up, devenue « licorne » en cinq ans, rafle méthodiquement les marchés publics de complémentaire santé : ministère de l'Économie et des Finances (130 000 agents), ministère de la Transition écologique (60 000 agents).

Face aux mutuelles historiques ces nouveaux acteurs privés lucratifs s'imposent par le seul critère du prix, au mépris de l'histoire mutualiste et de l'économie sociale et solidaire.

 

Nous refusons d'être alignés sur les ministères qui ont été livrés à des start-ups ou des assureurs lucratifs, abandonnant ainsi les valeurs de solidarité qui fondent notre système de protection sociale.

 

Notre syndicat  entend saisir tous moyens de droit à l'encontre des « bidouillages concoctés entre amis » de la « haute fonction » ; l'UCANSS et le Comex seraient bien inspirés de ne plus les cautionner.

 

Les salariés : les grands perdants

 

L'UCANSS poussée par la DSS agit désormais « à sa seule initiative, en dehors du dialogue social paritaire ». Cette méthode constitue une faute grave vis-à-vis des 300 organismes de droit privé et des 140 000 salariés concernés par nos conventions collectives. L'État ne fait plus confiance au paritarisme et veut contraindre financièrement l'ensemble de nos avantages sociaux : épargne salariale, valeur du point, titre-repas et maintenant la complémentaire santé.

 

Le SNFOCOS dénonce cette attitude et refuse cette dérive autoritaire. Les salariés ne peuvent être dépossédés de leurs droits de co-gestion sur des dispositifs qu'ils financent directement.

 

Le paritarisme n'est pas négociable : il constitue le cœur de notre modèle social et la garantie démocratique de nos institutions de sécurité sociale.

 

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