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Le sujet de la rémunération des agents publics s'inscrit dans un débat global
La Ministre de la fonction et de la transformation publiques vient de confirmer le gel de la valeur du point d'indice pour les agents publics en 2022. Cette décision politique, qui repose également sur des considérations budgétaires, est l'occasion de rappeler que le sujet de la rémunération s'inscrit dans un débat plus global sur l'attractivité et la reconnaissance des agents publics.
En effet, au-delà du sujet du pouvoir d'achat dans un contexte de retour de l'inflation, le think-tank « Le Sens du Service Public » rappelle que la rémunération rejoint le sujet de l'attractivité de nos fonctions publiques. Si l'attractivité de nos fonctions publiques dépasse les aspects salariaux, il convient de noter que la dernière augmentation du SMIC en octobre 2021 a permis de souligner que de plus en plus d'agents publics avaient une rémunération se rapprochant du salaire minimum. Plus de 400 000 fonctionnaires de catégorie C perçoivent une rémunération indiciaire équivalente au SMIC et les fonctionnaires de catégorie B en début de carrière sont à peine au-dessus du salaire minimum. Par ailleurs, l'étude de l'OCDE publiée en septembre dernier soulignait que le salaire des enseignants du primaire et du secondaire après quinze ans d'ans d'ancienneté est de 15 % inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE.
C'est pourquoi, afin de donner de la visibilité et des perspectives aux agents publics, « Le Sens du Service Public » rappelle la nécessité d'avoir une vision globale et pluriannuelle des rémunérations qui ne doivent plus uniquement dépendre de conférences salariales réunies au fil de l'eau et s'inscrire dans un agenda social plus large.
Ainsi, au titre de la reconnaissance, « Le Sens du Service Public » estime nécessaire de s'interroger sur la structure des rémunérations, en réfléchissant à la cohérence entre métiers, au risque de décrochage avec le secteur privé, au mécanisme d'ascension salariale au cours de la carrière. Par ailleurs, réinterroger l'architecture des rémunérations renvoie à la question de la rémunération à la performance collective. En se basant sur des critères négociés avec les partenaires sociaux selon des objectifs collectifs, elle pourrait constituer un levier managérial important permettant d'instaurer l'équivalent d'un intéressement collectif dans la fonction publique.
Enfin, le think-tank rappelle qu'une juste rémunération renvoie aux questions d'équité salariale dans la fonction publique entre hommes et femmes, dans la mesure où les femmes ont un niveau moyen de rémunération inférieur de plus de 12 % à celui des hommes en raison des périodes de temps partiels et des interruptions de carrière pesant sur leur trajectoire salariale et de carrière.
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Le « sparadrap » Macron
Les prix augmentent, ... le pouvoir d’achat des agents publics baissent (- 6 % en 2021).
La réponse du gouvernement annoncée par la ministre ce jeudi 9 décembre de la Fonction publique c’est :
2 points d’indice ajoutés au minimum de traitement soit 7,30 euros nets par mois !!
Une mesure en trompe l’œil puisque 99 % des fonctionnaires ne toucheront rien.
Ce n’est pas une amélioration de la situation des bas salaires de la fonction publique mais une obligation due à l’augmentation du SMIC.
Notre fédération est scandalisée par ce mépris à l’encontre des agents publics, de leurs missions et de leur investissement au quotidien.
Le quinquennat MACRON se termine par :
- Un gel inédit du point d’indice pendant cinq ans
- Une baisse du niveau des retraites à venir
- Des mesures catégorielles ou statutaires d’urgence (santé, police, enseignement)
- La smicardisation des bas de grilles C, B et A.
Notre organisation syndicale dénonce l’entêtement du gouvernement face à l’évidence !
Fo Fonction publique est sortie de la conférence sur les perspectives salariales lancée par la ministre de la Fonction publique début juillet parce qu’elle refusait de discuter pouvoir d’achat et carrière. Nous avons bien eu raison !
Aujourd’hui, la même ministre annonce souhaiter engager en 2022 une négociation sur les rémunérations et les carrières, sans préciser si elle aura lieu avant ou après les élections.
C’est un aveu d’échec d’une politique salariale contre le maintien du pouvoir d’achat et la garantie de la carrière (Le 5 juillet, la ministre Amélie de Montchalin parlait d’une « rupture assumée avec les augmentations générales du point d’indice »). Une politique salariale « sparadrap » qui mène dans le mur avec le retour de l’inflation.
Notre fédération appelle à reconquérir une vraie politique salariale par l’ouverture immédiate de
négociations salariales au niveau national pour :
- Une négociation salariale annuelle effective prévue par le Statut général des fonctionnaires
- Le maintien de la valeur unique du point d’indice pour toute la Fonction publique dans le cadre de la grille
unique
- Le rattrapage de la perte du pouvoir d’achat depuis 2000 par l’augmentation de la valeur du point d’indice
- L’indexation de la valeur du point d'indice sur l'inflation
- Un déroulement de carrière et des débouchés satisfaisants pour tous les agents, femmes et
hommes, notamment par la refonte de la grille.