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20 / 06 / 2024 | 373 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Élections législatives :  le CESE veut faire entendre la voix de la société civile 

Après la dissolution de l'Assemblée nationale, décidée par le président de la République, des élections législatives sont organisées le 30 juin et le 7 juillet 2024. Alors que s’engage la campagne électorale, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), alerte sur la nécessité de mieux associer la société civile à l’action publique et rappelle certaines de ses préconisations sur des thèmes du quotidien des Français.

 

Tout en assurant la solidité de la démocratie, la mécanique des institutions s’est rigidifiée et a fini par faire perdre la culture du dialogue et du débat. Le CESE pointe l’écart qui s’est creusé entre les sphères sociétale et politique et rappelle que quand elle tient trop éloignés les acteurs des décisions qui les concernent, l’action publique se retrouve dans l’impasse.

 

Toutes les composantes de la société civile, organisations syndicales, patronales, associatives, ont un rôle crucial à jouer pour garantir la cohésion du pays.

 

Dans sa déclaration « Entendre la voix de la société civile pour une République des solutions » (*), le CESE attire par ailleurs l’attention des décideurs publics sur une dizaine de thématiques qui ne pourront être mises de côté, et rappelle certaines de ses préconisations sur des sujets comme les inégalités sociales et territoriales, l’accès aux droits, le rôle des services publics et des entreprises, ou encore les obstacles aux grandes transitions.

 

Les sujets portés par la société civile

 

🤝  Les services publics

Au regard de ses deux derniers rapports annuels sur l'Etat de la France, le CESE constate des inégalités sociales et territoriales accrues.

→ Pour y remédier, le CESE recommande de renforcer la présence des services de l'Etat dans les territoires.


🚨 La lutte contre la pauvreté
La diminution du pouvoir d'achat, réduit par l'inflation, s'est particulièrement manifestée dans l'augmentation des demandes auprès des organismes d'aides alimentaires. De plus, la question du non-recours aux dispositifs d'aides (allocations, minimas sociaux, prestations) est une préoccupation majeure.

→ Dans ce contexte, il est indispensable d'accroître les moyens financiers et humains des associations, fortement exposées face à l'augmentation de cette demande, et de lutter contre le non-recours dès la conception des dispositifs et en recherchant systématiquement la clarté et la simplicité.

 

⚕️ Santé et accès aux soins
La convention citoyenne sur la fin de vie et l'avis que le CESE lui a consacré ont conclu à la nécessité de la modification de la loi pour assurer que le droit à l'accompagnement, notamment par une ouverture suffisante en offre de soins palliatifs, soit ouvert jusqu'à l'aide active à mourir.

→ La prochaine législature devra reprendre les travaux à la suite de cette convention, sur un sujet qui préoccupe une large part de l'opinion publique.


🧑‍🦳 Grand âge
Prévenir et accompagner la perte d'autonomie suppose des besoins nombreux, notamment financiers.

→ Dans l'objectif de limiter les dépenses supportées par la personne et la famille, la prochaine législature devra pleinement se saisir d'une loi de programmation pluriannuelle relative à la perte d'autonomie.


🏫 École et formation
Des efforts ont été engagés en faveur de l'aide à l'embauche des apprentis et des demandeurs d'emploi en contrats de professionnalisation, mais aussi dans l'investissement dans les compétences.

→ Le CESE recommande de veiller à ce que les aides à l'alternance bénéficient davantage aux jeunes habitants des quartiers prioritaires de la ville, qui sont aujourd'hui nombreux à suivre des formations professionnelles, du CAP à l'enseignement supérieur.


💡 Qualité de vie au travail
Les conditions de travail sont l'un des facteurs de tension qui pèsent sur de nombreux métiers pourtant particulièrement utiles.

→ Pour améliorer ces conditions de travail il est nécessaire de faire de l'écoute des salariés un principe général de prévention des risques.


⚖️  Équilibre des temps personnel et professionnel
La multiplication des contraintes périphériques à l'emploi pèse sur la façon dont chacun souhaite s'engager dans son travail.

→ Pour alléger ces contraintes, proposer des accords-types pour mutualiser des avantages collectifs (sous la forme de chèques mobilité, logement, gardes d'enfant par exemple) est une solution.


🚊 Transports
Entre d'un côté la nécessité de lutter contre le changement climatique en réduisant les transports en véhicule thermique individuel et de l'autre sa forte utilisation, en particulier dans les zones peu denses, les transports et les mobilités cristallisent les mécontentements et les débats.

→ Pour rendre acceptable et accessible ce changement d'usage, le CESE recommande de déployer un « forfait mobilité durable citoyen » pour les habitants des zones peu denses. 


🔋 Rénovation énergétique
Le financement de la rénovation énergétique des bâtiments ne doit pas se faire aux dépens des foyers les plus modestes, ni des petites entreprises.

→ Dans un objectif de transition juste et d'efficacité de la dépense publique, le CESE recommande de réformer le bouclier tarifaire.


⌛ Anticipation des mutations économiques liées aux transitions
Il est impératif de mieux anticiper les mutations économiques rendues inévitables par la transition écologique et les transformations numériques.

→ Cela passe par le renforcement des moyens donnés au dialogue social pour sécuriser des parcours de transition collective et individuelle. 


🍽️ Alimentation
Les changements climatiques, les crises agricoles, la perte de biodiversité l'augmentation de la précarité alimentaire font plus que jamais de l'alimentation un enjeu capital pour notre société.

→ Le CESE recommande de soutenir et accompagner les producteurs vers l'agroécologie, à développer les projets alimentaires territoriaux dans leurs actions contre la précarité alimentaire, à renforcer l'accès à une alimentation de qualité dans la restauration collective à un tarif accessible à toutes et tous.


🌱 Une économie au service de l'environnement et de l'humain
Renforcement de l'autonomie stratégique, relocalisation et réindustrialisation, économie locale et circulaire : cette transformation de l'économie est nécessaire pour financer un modèle social qui souhaite mieux répondre aux enjeux de protection et de reconquête de la biodiversité et pour garantir le maintien d'un modèle social solidaire.


🌍 Un cadre européen favorable
L'Union européenne assure un cadre favorable à la compétitivité, à une agriculture garante de la souveraineté alimentaire et à l'environnement.

→ Le CESE souligne les avancées du Pacte vert qui touchent au quotidien des citoyens de l'Union : logement, transports notamment.

L'Union européenne doit également jouer un rôle d'encadrement et de régulation des migrations en conformité avec ses valeurs.

→ C'est par l'UE que sera améliorée la gestion des frontières extérieures, en parallèle du développement de voies légales et sûres respectant les droits fondamentaux.


 

(*) Retrouvez  la déclaration du CESE et les préconisations.

Lire la déclaration du CESE


 

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ÉLECTIONS EUROPÉENNES : LA PROGRESSION DE L'EXTRÊME DROITE, UNE MENACE POUR L'EUROPE DE LA SOLIDARITÉ

 

Les résultats des élections européennes de ce dimanche 9 juin révèlent une victoire significative des partis d’extrême droite. Cette montée en puissance des partis nationalistes et eurosceptiques représente une attaque directe contre l’Europe de la solidarité. Ces élections marquent une nouvelle étape dans le renforcement d’une Europe Forteresse qui semble sacrifier ses propres valeurs et idéaux au profit d’une approche sécuritaire apeurée.

 

En France, le Rassemblement National a remporté une majorité historique tandis qu’en Allemagne, on observe une augmentation de 4.9 points des voix pour l’AFD, Alternative für Deutschland, parti nationaliste d’extrême droite. Il en est de même en Italie ainsi qu’en Autriche. Si cette montée en puissance représente une menace pour les valeurs inscrites dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE, elle met également en péril l’avenir des citoyen·ne·s européen·ne·s.

 

En effet, cette expansion des partis d’extrême droite représente une menace directe pour l’égalité des genres et les droits des minorités. Les politiques et les discours de ces groupes idéologiques sont souvent hostiles aux droits des personnes LGBTQIA+, remettant en cause les avancées en matière de reconnaissance et de protection juridique.

 

Par ailleurs, les droits des femmes sont également mis en péril par ces visions conservatrices, dangereuses pour la protection des droits reproductifs et l’avancée vers une égalité professionnelle et salariale.

 

En outre, ces mouvements contribuent à la montée d'un racisme ordinaire et exacerbent les discriminations, par le recours à des rhétoriques nationalistes excluantes, menaçant la cohésion sociale et les principes fondamentaux de tolérance et de diversité pourtant au cœur du projet européen.

 

Enfin, les politiques environnementales ambitieuses de l’UE, comme le Pacte vert pour l’Europe, pourraient être compromises par l’arrivée au pouvoir de ces groupes politiques, freinant les efforts pour lutter contre le changement climatique et protéger l’environnement. 

 

Face à cette situation POUR LA SOLIDARITE-PLS appelle à la mobilisation des forces pro-européennes et de la société civile. Il est nécessaire de renforcer le discours en faveur d’une Europe unie et solidaire. L'avenir de l'UE reposera sur sa capacité à défendre ses valeurs et à favoriser une coopération plus approfondie. Une vigilance renforcée alliée à un engagement renouvelé de la part de tou·te·s les acteur·rice·s politiques et sociaux·ales est cruciale pour préserver l’héritage d’unité et de coopération au cœur du projet européen. 


APF France handicap alerte et se mobilise face au danger de l’extrême droite

 


Les programmes des partis politiques d’extrême droite mettent en péril les valeurs
associatives de solidarité et de justice sociale, de respect de l’autre quel qu’il soit, et
les actions de défense des libertés et droits fondamentaux de l’association.
Les principes d’égalité, de fraternité et de liberté sont aujourd’hui menacés par les
thèses de l’extrême droite qui sont en totale contradiction avec la constitution française
et les traités internationaux.


Les prochaines élections législatives anticipées risquent de modifier radicalement la
politique actuelle, mettant à mal le vivre ensemble, le maintien de la cohésion sociale
et le respect de chaque personne dans toutes ses singularités.
Face à ce risque d’une gravité exceptionnelle, APF France handicap prend position
contre l’extrême droite et appelle les citoyennes et les citoyens à aller voter les 30 juin
et 7 juillet. Les valeurs républicaines et le respect impérieux des droits fondamentaux
de chacune et chacun en France ne doivent pas être bafoués.


Une mobilisation fidèle à l’engagement politique d’APF France handicap depuis
toujours


Depuis sa création, APF France handicap porte un projet de société inclusive ouverte à toutes
et tous et lutte contre toutes les formes discriminations, qu’elles soient fondées sur la situation
de handicap, l’origine, la religion, la culture, le genre, l’orientation sexuelle ou encore la
situation sociale.


Ainsi, tout projet politique qui vise au rejet de l’autre, quel qu’il soit, est incompatible
avec nos valeurs et menace le projet de société inclusive porté par l’association.
C’est fidèle à son histoire, ses valeurs, sa charte et à ses statuts, qu’APF France
handicap prend position contre les thèses de l’extrême droite.


Un rôle d’alerte en tant qu’association de défense des droits fondamentaux face aux
risques encourus


L’association comprend la révolte, la colère, la détresse face aux gouvernements qui se sont
succédés jusqu’à présent, sans agir véritablement pour améliorer le quotidien, le sentiment
d’être laissés pour compte, la frustration face à un pouvoir politique descendant, parfois
méprisant, imposant des mesures aggravant la précarité et les inégalités.


Toutefois, face aux risques encourus si l’extrême droite arrive au pouvoir, APF France
handicap se doit d’alerter sur des choix de société dangereux, qui menacent les libertés
et les droits fondamentaux et le vivre ensemble.


En effet, l’expérience récente dans des pays d’Europe à l’image de l’Autriche et de la Hongrie
montre la mise en place systématique de mesures discriminatoires, de restrictions des libertés
publiques, de baisse des financements des associations ou ONG (ou la conditionnalité des
aides à se plier aux conditions et critères préférentiels de ces nouveaux gouvernements), ou encore la réduction des politiques sociales et de solidarité et la casse des services publics.


Une même politique a été menée dans les villes gérées par l’extrême droite en France.
L’extrême droite porte en réalité une politique d’exclusion à caractère raciste, antisémite et
xénophobe, contraire aux droits humains, visant au dé-financement de la protection sociale et
des services publics.


Pour APF France handicap, une société inclusive, juste et solidaire ne peut se construire en
opposant les populations les unes aux autres.


Il n’existe aucune victoire définitive, aucun progrès durable pour les droits des
personnes en situation de handicap si, dans le même temps, il n’y a pas de progrès
pour les droits humains et l’égale dignité de toutes et tous.


APF France handicap mobilisée avec la société civile pour défendre des valeurs non
négociables : solidarité, égalité, justice, fraternité, non-discrimination


L’association a déjà rejoint plusieurs appels à la mobilisation et au rassemblement contre
l’extrême droite. Des appels notamment à l’initiative de l’UNIOPSS, la LDH, d’ESS France, du
Pacte du Pouvoir de Vivre, du Mouvement associatif, de la coalition Générosité, du Collectif
Handicaps, du Collectif ALERTE.