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La Poste continue de dégraisser
À l’issue de son conseil d’administration du 7 mars, La Poste, transformée en société anonyme en 2010, a affiché sa satisfaction d’avoir dégagé 478 millions de bénéfices en 2011, malgré un repli de 13 % par rapport à 2010 pas lié à son activité (le chiffre d’affaires a augmenté de 1,9 %) mais à une perte de 241 millions sur la dette grecque.
Un score obtenu grâce au dynamisme des secteurs courrier et colis express et à la résistance de La Banque Postale sur ses activités nationales. La fédération FO Com a immédiatement réagi : « Cette bonne tenue repose sur l’engagement et la conscience professionnelle des postiers, en dépit de 10 000 suppressions d’emplois chaque année, de réorganisations traumatisantes et déstructurantes, le tout marqué par des méthodes de management à œillères, obnubilées par le court terme ».
Le 15 février déjà, la fédération FO avait refusé de signer l’accord sur la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) en échange duquel la direction s’engage à créer 10 000 emplois sur trois ans, alors qu’elle en a déjà supprimé 11 700 en 2010 et plus de 10 000 en 2011, sans compter les dégraissages des années précédentes destinés à préparer le terrain pour le changement de statut de l’entreprise. « Le corps social de La Poste a beaucoup donné ces dernières années. Il est désormais au bord de la rupture, ainsi qu’en témoignent la recrudescence des arrêts maladie et, malheureusement, les actes suicidaires qui s’amplifient ». Le 29 février encore, un jeune cadre supérieur de Rennes a mis fin à ses jours sur son lieu de travail, laissant une lettre mettant en cause son « anxiété professionnelle ».
La Fédération FO Com a « invité l’ensemble des organisations syndicales de l’entreprise à se rassembler autour d’une action commune, afin d’éviter que les conditions d’un tel drame ne puissent se reproduire ».
Le conseil d’administration du 7 mars a également été marqué par le vote de FO et de l’ensemble des autres représentants des salariés (CGT, SUD, CFDT) contre le projet d’actionnariat salarié présenté par la direction.