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14 / 02 / 2018 | 18 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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La mécanique burn-out : un travail intérieur pour se reconstruire

Le documentaire La mécanique burn-out diffusée ce soir sur France 5 (20h55) avec débat à suivre donne la parole à cinq profils très différents. Il y a la cadre supérieure d'une banque, le berger salarié devenu paysan à son compte, un chef de cuisine, une assistante sociale et un ex-salarié de Greenpeace. Si tous se sont effondrés au travail (ce qui a constitué le déclencheur), chacun fait l'effort d'analyser les ressorts internes et externes qui les ont menés à l'effondrement professionnel. Tous se reconstruisent petit à petit. « Ce sont des gens dans toute leur humanité qui témoignent », confie Elsa Fayner, la réalisatrice de ce documentaire, qui place la quête de sens au-delà des frontières entre la vie personnelle et la vie professionnelle.

Les introspections sont riches en humour, comme dans le cas du berger qui rapporte être littéralement rentré en état d'hibernation avec un pouls à 40 battements par minute. « J'étais un bon berger et un mauvais paysan », résume t-il. « Simple » salarié, le chef de cuisine reconnaît qu'il ne s'économisait pas pour faire tourner sa cuisine, un peu comme si c'était sa petite entreprise. Avec le nouveau repreneur, il a perdu beaucoup d'autonomie et la pression s'est accentuée. L'ex-salarié de Greenpeace a, lui aussi, vu son autonomie fondre mais pas sa responsabilité. L'assistance sociale, elle, s'est laissée déborder par le reporting qu'on lui imposait en plus de son travail d'accompagnement. Sa collègue confie entretenir l'illusion d'un reporting auprès de sa direction.

Hormis Greenpeace, aucune des directions concernées n'a accepté de témoigner sur les actions engagées pour prévenir l'épuisement professionnel. Le DG de Greenpeace avance que les équipes ont été renforcées. Pas de quoi résoudre la problématique de la baisse d'autonomie… De la nécessité pour le psychiatre Robert Neuburger de ne pas se surinvestir dans le travail. « Le vertige du néant de notre existence peut être exacerbé dés lors que le travail perd son sens. C'est plutôt à se demander pourquoi on ne se suicide pas plus », précise-t-il un brin provocateur.

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