Diagnostics et préconisations sont au menu du rapport, sans langue de bois, sur « les sourds et les entendants au travail » que vient de publier la Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF) à l’occasion des premières assises nationales de l’inclusion professionnelle et de la diversité qui se déroulent du 6 au 8 octobre à l’EHESS. 

Cette fédération plaide pour une loi sur la négligence au travail au regard des plaintes reçues par la commission « discrimination » : exemption de formations obligatoires, refus de formation dans le cadre de l’évolution professionnelle, exclusion ressenties lors de réunions, déclassements brutaux de salariés sourds...

« Selon les lois actuelles, la notion de discrimination ne correspond pas à la situation d’oppression des salariés sourds. Il existe une loi sur le harcèlement moral. En revanche, il n’existe aucune loi sur la négligence, qui correspond pourtant largement aux problèmes rencontrés par les salariés sourds. Quelques pays européens ont une loi sur ce sujet alors qu’en France, seuls les travaux du Sénat et de la Direction générale de l’action sociale (DGAS) évoquent cette notion. La négligence, qui se définit par le défaut de subvenir aux besoins psychiques, psychologiques, affectifs ou spirituels d’une personne, peut être passive, comme dans le cas d’une non-intervention par manque de connaissance, ou active, ce qui survient plus rarement, comme dans le cas d’un refus d’assistance », souligne le rapport.

La France compte 7 millions de personnes présentant un déficit auditif (soit 11 % de la population), qui englobent les sourds de naissance (minoritaires), les gens ayant une surdité d’origine professionnelle et les gens devenant sourds pour d’autres raisons. Ils ont des niveaux de diplômes plus faibles et le type d’emploi associé que la moyenne.