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Implantation de syndicats dans l'armée : un général contre-argumente
À la suite des deux arrêts rendus début octobre par la Cour européenne des Droits de l'Homme sur le droit d'association pour la défense des intérêts des militaires, dont l'interdiction est déclarée contraire à la convention européenne des Droits de l'Homme, les instances militaires et en attendant les résultats de la mission ad hoc confiée à Bernard Pêcheur (remise prévue le 15 décembre) affûtent déjà leurs arguments.
Auditionné dans le cadre de la loi de finances 2015, Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale, s'est exprimé aussi sur ce sujet le 8 octobre. C'est donc à l'invitation de la présidente de la commission de la défense nationale, Patricia Adam, que le général a dit ce qu'il pensait de l'éventualité d'une présence syndicale au sein de la grande muette. Pas franchement du bien...
« Au sein de la gendarmerie, des mécanismes de concertation existent déjà. Vous seriez surpris par ce dialogue interne structuré et performant. Des travaux parlementaires y avaient été consacrés il y a quelques années. En qualité de directeur général de la gendarmerie nationale, je ne crois cependant ni souhaitable ni possible d’évoluer vers un modèle syndical », a souligné le haut gradé.
Pourtant, tant dans l'approche que dans le discours, l'Armée n'est plus ce « corps » si éloigné des fondamentaux de l'entreprise privée : le général explique ainsi que la gendarmerie mène une « politique de fidélisation des effectifs », qu'elle traite des « carrières longues » et prévoir « une dynamique de recrutement plutôt porteuse » pour 2015 (embauche de 3 000 sous-officiers et 6 000 gendarmes adjoints volontaires). Si l'on ne peut y éviter les « problèmes d’angoisse au travail », un « dispositif de prévention des risques psychosociaux » a été mis en place. Le taux de suicides dans la gendarmerie est comparable à la moyenne nationale.
De manière générale, s'empresse de compléter le général, « le personnel donne plutôt l’impression de s’épanouir en gendarmerie ». Presque l'ambiance d'une start-up en somme... Un partenariat avec l'école informatique a d'ailleurs accouché de l'application pour smartphone, « Stop cambriolages », développé désormais dans plusieurs départements.
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