Organisations
Extension du domaine de la désaffiliation à la CFDT RATP
Nouvel épisode dans le conflit qui oppose un syndicat CFDT avec la confédération (voir aussi ici). L'équipe CFDT RATP emmenée notamment par Pascal Journaux (secrétaire général adjoint) a reçu la notification de sa désaffiliation lundi 11 avril. Elle avait toutefois eu le temps d'apprendre ce projet via un courriel reçu (par erreur) jeudi 7 avril, envoyé par le secrétaire général du comité régional transports et environnement (CRTE) CFDT d'Île-de-France :
Bonjour à tous,
> Pour votre info, le syndicat RATP CFDT a été désaffilié par la confédération en date du 1er avril.
> Un nouveau syndicat CFDT sur le périmètre de l'entreprise est en train d'être créé.
> En espérant qu'en repartant sur des bases saines, la CFDT pourra être rapidement représentée à la hauteur de l'organisation dans cette grande entreprise d'État.
> J'attends toujours la réponse de certains d'entre vous pour savoir si nous maintenons notre bureau du 15 avril.
> À toute.
Au moins, maintenant, c'est officiel...
Le problème dans ce dossier, c'est que cette même équipe a été confortée par un arrêt de la Cour d'appel de Paris du 28 janvier, lequel condamnait la confédération CFDT à 10000 euros pour abus de pouvoir. À croire, comme nous venons de le voir avec Solidaires, que les organisations n'aiment pas que la justice déclare qui est le gentil adhérent et qui est le mauvais...
La confédération CFDT, elle, considère que cette équipe ne prend pas les choses en main ou alors de façon contrariante : comme le retrait de la signature CFDT des accords négociés pendant la période d'administration provisoire (2013-2014) avant que la justice ne tranche. Pour Pascal Journaux, secrétaire général adjoint « désaffilié » de la CFDT RATP, ce retrait est une conséquence de l'arrêt du 28 janvier.
Mission interrompue
C'est donc dans une ambiance à couteaux tirés que les membres de la mission d'enquête de la commission confédérale à l'organisation (la CCO *) sont venus entendre les protagonistes de l'équipe CFDT RATP en mars. Ceux-ci avaient prévu un dispositif ''particulier'' : la présence d'un avocat, d'un huissier ainsi que d'une sténotypiste, une force de travail pour attester de la véracité des échanges, au cas où. Les membres de la commission, eux, ont trouvé cela un peu fort de café et ont préféré faire demi-tour. Avec le résultat que l'on connaît : une désaffiliation validée par le bureau national confédéral et envoyée par la Poste en recommandé.
« Cette équipe nuit gravement à nos valeurs », estime Thierry Cadart, en charge du dossier à la confédération. Pascal Journaux rétorque que le syndicat n'a jamais pu fonctionner normalement depuis fin janvier, faute de trésorerie transmise, d'accessibilité aux fichiers des adhérents, etc.
Un nouveau syndicat sera par conséquent créé d'ici la fin de semaine, avec très probablement des membres issus de l'équipe de Christophe Salmon, celle déboutée par la Cour d'appel en janvier dernier. Les « désaffiliés », eux, peuvent encore faire appel de la décision prise par le bureau national. Ils vont également saisir la justice.
* La CCO comprend huit représentants de fédérations et huit représentants d'unions régionales interprofessionnelles élus par le bureau national.
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