Réflexion sur un article : « Les salariés piliers du bénévolat », article La Croix du 31 décembre 2010.

« Malgré des contraintes liées à la vie familiale et professionnelle, les actifs représentent la catégorie de population la plus engagée dans le bénévolat, qu’il s’agisse d’actions solidaires ou pas. En moyenne, 31 % d’entre eux se mettent gratuitement au service d’une association, contre 28 % pour les étudiants et 24 % des retraités. Cette proportion atteint même 43 % chez les parents de plus de deux enfants ».

Les salariés représentent une part importante, voire essentielle, des bénévoles en France.

Cet article nous propose un constat chiffré très intéressant : les actifs français sont salariés, certes, mais aussi très souvent « engagés ». En d’autres termes, l’activité professionnelle n’est pas forcément un frein à l’engagement citoyen de chacun. Au contraire, des salariés parviennent à jongler entre vie personnelle, vie professionnelle et engagement associatif.

« Isabelle [...] bénévole depuis six mois pour Actenses, association qui propose à des professionnels d’accompagner le parcours d’élèves de quartiers sensibles. Cette femme, cadre d’entreprise, trouve le temps, entre deux rendez-vous, de pianoter un SMS à sa jeune protégée pour lui porter conseil ».

L’article entre dans les détails. On apprend notamment que la part d’engagement augmente en fonction du niveau de diplôme, ou encore qu’une part importante des salariés préfère s’engager dans la défense des intérêts professionnels ou dans des associations d’éducation, de sport et de loisirs. On note aussi un « plus » pour les seniors actifs, catégorie fortement engagée auprès du monde associatif.
 
Nuançons... Face à la professionnalisation des associations, à la multiplication des efforts de formation des bénévoles, les associations affichent des exigences de plus en plus fortes vis à vis de leurs bénévoles... Notamment en termes de régularité et de continuité. Or, être actif implique un emploi du temps difficilement modulable.

Ainsi, comme le souligne l’article en question, l’évolution des mentalités vers une économie plus sociale et solidaire encourage de nouvelles pratiques qui viennent bouleverser la donne, et ainsi permettre un engagement toujours plus fort des salariés auprès du monde associatif.

« Ce constat pourrait changer, notamment avec le développement du mécénat de compétences, un dispositif à mi-chemin entre le mécénat d’entreprise et le bénévolat ».

En effet, la pratique du mécénat de compétences, permet à chacun de s’y retrouver : l’association bénéficie gratuitement de compétences nécessaires à son développement, l’entreprise concrétise sa RSE, implique ses collaborateurs et joue pleinement son rôle d’acteur social, et enfin le salarié peut aisément concilier sa vie professionnelle et son engagement citoyen.
 
Retour sur expériences : le mécénat de compétences un dispositif gagnant/gagnant.
Alexandre, employé dans une entreprise de téléphonie mobile, a opté pour cette formule : à condition de donner dans l’année deux jours de ses RTT à Emmaüs Défi, le jeune papa de deux enfants est déchargé six jours par sa société pour aider davantage l’association.
 
Grâce à ce temps dégagé, il a pu animer des ateliers d’informatique auprès de personnes en insertion.

« Je ne me serais sans doute pas lancé aussi vite sans ce statut spécifique », remarque le technicien qui, lorsqu’il était célibataire, était parti en Afghanistan pour le compte d’une ONG. « Cela me permet de lever un peu la tête du guidon, et de me rendre compte à quel point les produits et les logiciels avec lesquels nous travaillons tous les jours ne sont pas une évidence pour tous. Les personnes les plus démunies sont aussi celles qui ne savent pas créer un compte mail ou taper leur CV sur un ordinateur. Je me suis vraiment senti utile ». 

Bonne lecture et inspiration solidaire pour cette nouvelle année.

Jean-Michel Pasquier
Fondateur & directeur - Koeo.net : la plateforme du mécénat de compétences
www.koeo.net

Contact Presse :  
Laura Malbert
Partenariats & communication - Koeo.net
lmalbert@koeo.net

[http://www.koeo-blog.net/]