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02 / 12 / 2010 | 397 vues
Henri Prieur / Membre
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Élections professionnelles dans les Industries électriques et gazières : chute de la CGT, progression significative de la CFE-CGC UNSA

Le 25 novembre 2010 ont eu lieu les élections professionnelles dans la branche dans les IEG (*). Dans ce secteur, les élections CE/DP ont lieu dans toutes les entreprises à la même date tous les 3 ans.

Sur les 80 entreprises concernées par des élections, 142 600 salariés ont été appelés à voter pour leurs membres de CE et leurs délégués du personnel. C'était la première fois que l'ensemble des élections de cette branche voyait la mise en œuvre  complète de la représentativité issue de la loi du 20 août 2010.

  • Sur le plan technique, ces élections ont été marquées par une forte utilisation du vote électronique, dont la mise en œuvre n'a pas été parfaite et suscite encore de nombreuses questions. Le vote a ainsi été souvent organisé sur une semaine.

Sur le plan syndical, outre les 5 organisations syndicales représentatives interprofessionnelles (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC), SUD, l'UNSA et le STC (Corse) ont participé aux négociations de protocoles d’accord préélectoraux dans certaines entreprises, SUD le plus souvent. EDF a vu ces 8 OS autour de la table. Ces négociations ont montré l'importance politique induite par la loi du 20 août 2008, prise en compte par nombre d'OS, mais qui n'a pas laissé indifférents certains employeurs.

  • Enfin, SUD et STC ont pu se présenter au premier tour. L'UNSA l'a fait seule dans une centrale d'EDF. Mais le fait le plus marquant vient de la CFE-CGC et de l'UNSA énergie qui se sont présentées sous une alliance CFE-CGC UNSA, entente catégorielle, agents de maîtrise et cadres. Avant ces élections la CFE-CGC « pesait » près de 13 % dans la branche ; l'UNSA n'avait que très peu de représentants, hormis à RTE (filiale de transport d'EDF).

Les chiffres quasi définitifs transmis par la branche permettent de présenter quelques résultats et les évolutions de la représentation syndicale. Forte participation (80 %), en hausse de plus de 3 points et 5 550 votes exprimés en plus.

Faits les plus marquants

 

  • Forte progression de la CFE-CGC UNSA avec environ 33 % de voix en plus (+4 470 voix), et une représentativité (tous collèges) à plus de 16 % (+3,4 points), et devient la troisième OS de la branche. Meilleur résultat dans les grandes entreprises à GDF SUEZ SA (7 200 salariés) avec plus de 32 % et première OS (tous collèges). La représentativité catégorielle est de 19,6 %. À de rares exceptions près, tous les établissements sont concernés par cette progression.
  • La CGT accuse un revers significatif. Elle reste toujours première OS de la branche et dans de nombreuses entreprises, mais recule de 5 points (-2 750 voix), et perd la majorité absolue dans nombre d’entreprises et au niveau de la branche (46,2 %). Parmi les grandes entreprises, son meilleur résultat est à ERDF/GRDF (filiales de distribution d’électricité et de gaz 45 000 salariés) avec 56 % et son plus mauvais est à GDF SUEZ SA (à peine mieux que 20 % et troisième OS). Elle chute même de 20 points à Storengy. Ces élections 2010 sont de loin la plus mauvaise performance de la CGT.
  • La CFDT améliore légèrement ses résultats de représentativité +1,1 point (+2 250 voix) après plusieurs années de recul, et reste le plus souvent la deuxième OS (19,5 %).
  • Malgré une progression en nombre de voix (+390 voix), FO poursuit son érosion en représentativité (13,4 %, -0,4 point) et descend à la quatrième place dans la branche.
  • Quant à la CFTC, sa disparition en tant qu’organisation représentative plus que prévisible est confirmée avec moins de 2,6 % en baisse de 0,4 point. Elle reste cinquième OS.
  • Pour finir, les résultats des « autres OS » a plus que doublé (2,4 %, +1,3 point), grâce à la possibilité de présenter des candidats. SUD est l’OS la plus importante de ces « autres ». Mais hormis quelques bastions, son score au niveau de la branche reste faible. SUD perd même sa position de deuxième OS à la R&D d’EDF, au profit de la CFE-CGC UNSA.


Chacun fera ses analyses de ce scrutin qui marque un tournant dans les IEG. On notera que le renouvellement des générations n’a pas entamé la participation, loin de là, il y a même une baisse des votes blancs ou nuls. Cela conforte la place des OS dans le dialogue social dans ces entreprises et dans la branche.

 

(*) Plus de 140 entreprises composent la branche des IEG. Les principales entreprises sont EDF, ERDF, GrDF, RTE, GDF SUEZ, GRTgaz. Il y a aussi, CNR, SNET, Storengy, Électricité de Strasbourg… Près de la moitié des entreprises des IEG ont moins de 10 salariés.
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