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04 / 05 / 2017 | 9 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Des délégués sociaux pour assurer le lien dans des entreprises dans lesquelles les collectifs sont en quête de sens

Au Québec, le taux de syndicalisation était de 38,6 % en 2016 (39,6% en 2014). Le premier syndicat qui parvient à s’implanter dans une entreprise obtient le monopole pour la catégorie d’emplois prévue par le certificat d’accréditation délivré par le ministère du Travail du Québec et les salariés ont dès lors la quasi obligation (*) d’adhérer au syndicat.

La FTQ, premier syndicat québécois, revendique ainsi 600 000 membres.

Pas de quoi se jeter des fleurs pour autant... 
« Notre modèle syndical est en crise. Il a perdu le lien avec le terrain en mettant la priorité sur les négociations des conventions collectives dans lesquelles les marges de manœuvre sont désormais très limitées, notamment au niveau salarial, ce au détriment de l’action politique. Les salariés sont bien conscients que le rapport de force ne se joue plus à ce niveau. Il n’y a qu’à voir notre très faible capacité à mobiliser nos membres dans les rues pour faire pression », explique Marc Thomas, l’un des deux coordinateurs (11 au total) du réseau des 1 700 délégués sociaux de la FTQ du grand Montréal.

Les 2 500 délégués sociaux (qui ont tous suivis 3 jours de formation) écoutent et orientent les salariés vers les bons interlocuteurs sur des difficultés d’ordre tant personnel que professionnel. L’objectif est d’assurer un lien social dans des entreprises dont les collectifs sont en quête de sens. La FTQ y voit un moyen de se développer avec un accompagnement individuel qui renforce les actions collectives sur les conditions du travail.

Retrouvez notre décryptage sur le développement des réseaux d'entraide portés par des syndicats au Québec et en France. Des approches qui interrogent les modes d'organisation syndicaux en place.
Un réseau français de délégués sociaux a en effet vu le jour via un partenariat entre la FTQ et le syndicat CFTC de la métallurgie de l’Essonne. La 5ème promotion (80 premiers délégués sociaux français en poste chez Hewlett Packard, Thalès et Orange ont déjà été formés…) est programmée pour fin juin. « L’enjeu est de parvenir à négocier avec les directions le temps pour permettre aux élus de se former », précise Jean-Paul Vouiller, délégué syndical national CFTC Hewlett Packard Enterprise, à l’initiative du partenariat avec la FTQ qui en annonce d’autres en Belgique et en Suisse avec un réseau francophone de délégués sociaux à la clef.

  • (*) Les salariés d’une entreprise syndiquée sont automatiquement couverts par la convention collective ; tous paient une cotisation syndicale (Formule Rand) mais ils ne sont pas obligés d’être membres du syndicat. Une grand majorité choisit d’adhérer mais le taux de couverture syndicale reste toutefois supérieur au taux de syndicalisation.

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