Organisations
Fermeture du centre de R&D de Wipro à Sophia Antipolis : 61 ingénieurs licenciés
La société NewLogic SARL, basée à Sophia Antipolis, est un centre de R&D de microélectronique spécialisé dans la connectivité sans fil Bluetooth et Wi-Fi. Elle a été rachetée en décembre 2005 par le groupe indien Wipro pour 30 millions de dollars.
La société emploie 61 personnes, principalement ingénieurs et techniciens, avec un CA annuel de 8 millions d’euros, financé directement par la maison-mère. Le groupe Wipro représente 100 000 personnes dans le monde et a fait 5 milliards de dollars de CA en 2008 pour 678 millions de bénéfices net,s en progression constante malgré la crise.
Cessation d'activité
La direction a annoncé la fermeture du site le 11 juin aux membres du CE, avec comme motif que l’activité IP n’était pas rentable. Aucune mesure préalable n’a été prise, ni même d’annonce de réduction de l’activité. L’objectif initial étant de mener des négociations confidentielles avec notification du licenciement à tous les employés un mois plus tard. Avec l’aide des responsables syndicaux et de tous les employés, le CE est parvenu à imposer à la direction un accord de méthode repoussant la fermeture à octobre.
- Les salariés considèrent cette mesure comme un licenciement stratégique déguisé. En effet, peu de temps avant l’annonce de la fermeture, les responsables du site avaient réussi à négocier un contrat important de 5 millions d’euros sur deux ans. D’autre part, en rachetant Newlogic, Wipro a bénéficié de subventions importantes au titre du crédit impôt recherche (entre 1 et 2 millions chaque année).
Le contenu du PSE
Le PSE proposé aujourd’hui par la direction est considéré comme insuffisant par les représentants du personnel, l’expert économique ainsi que l’inspection du travail.
Dans les grandes lignes, il propose 3 mois de congé de reclassement, en plus du préavis (soit 2 fois moins que ce que l'État français garantit aux employés licenciés par une PME via le CRP). Les aides à la formation, à la création d’entreprise et aux éventuels futurs employeurs sont insuffisantes par rapport aux autres plans sociaux d’entreprises équivalentes. L’indemnité de licenciement (conventionnelle et extra-légale) est en moyenne de seulement 3 mois par employé.
Les représentants du personnel constatent que la direction n’a absolument rien fait pour tenter de minimiser les conséquences sociales de sa décision. L’annonce a été brutale, alors qu’elle concerne la totalité des employés et qu’aucun effort n’a été fait pour proposer des reclassements crédibles.
Le marché de l’emploi, dans le domaine des hautes technologies à Sophia Antipolis et dans la région est aujourd’hui très difficile, à cause des licenciements massifs dans des sociétés du même secteur : Texas Instruments, Hewlett Packard, Schneider, ST-Ericsson, Alcatel-Lucent… et la situation n'est pas foncièrement meilleure à l'échelle du nationale ou européenne.
- Les représentants du personnel exigent des mesures similaires à celles adoptées dans d’autres plans sociaux de sociétés de dimension et capacités financières comparables (telles que Texas Instruments ou Hewlett Packard), ainsi qu’un soutien fort aux solutions d'essaimage proposées par les employés. Pour le moment, ces négociations n'ont pas abouti.
Les initiatives des salariés
Face à cela, certains salariés tentent de reprendre une partie de l'activité en créant une spin-off. D'autre part, ils ont mis en place un site web s'adressant à un repreneur potentiel. Celui-ci décrit leur compétences, leurs succès, et retrace l'évolution des négociations.
Afficher les commentaires
Wipro, fossoyeur d'emplois en France
Wipro, SSII indienne avec un bénéfice de plus de 670Million$ par an en constante augmentation ne souffre pas de la crise et vient malgré tout de décider la fermeture de son site de Sophia Antipolis (NewLogic SARL, acheté fin 2005) officiellement pour raison "économique", mais dans les faits pour raison stratégique. Wipro ayant annoncé sa volonté de croître en France, on est en droit de s’interroger. Plus d’info sur http://www.eetimes.eu/semi/219501336?pgno=1 et sur le site des employés licenciés et bien mal considérés dans ce plan de licenciement à l’indienne: http://wireless.leader.free.fr .
Wipro "investit" fortement en France mais ne crée pas d'emploi, au contraire. Wipro achète des entreprises (ex: NewLogic) ou prend en charge des services complets de grands groupes (ex: Alcatel Lucent) pour ensuite transférer le savoir faire vers l'Inde avant de licencier tout le monde, sans oublier au passage de bénéficier des substantiels Crédits d'Impôt Recherche (plus de 7 MEuros ces 3 dernières années pour NewLogic). Tel un cheval de Troie, Wipro s’implante en France pour opérer une délocalisation subtile et sournoise vers l’Inde
Il y a eu récemment l’affaire Arcelor-Mittal. Aujourd’hui, NewLogic, première victime visible de la stratégie de Wipro en France, n’est que la partie émergée de l’iceberg. Demain ce sera le tour des anciens d’Alcatel-Lucent externalisés chez Wipro. Qui seront les prochaines victimes ?
Que fait le gouvernement pour enrayer la fuite des emplois vers l’Inde ? Monsieur le Président, que penseriez-vous d’un gouvernement français composé d’un Président (français) siégeant à l’Elysée (jusque là, rien d’anormal), avec un premier ministre indien siégeant à Matignon (tiens, bizarre), supporté par une armée de ministres et secrétaires d’Etat basés à Bangalore (Hou la la !). Etrange scénario ? Eh bien c’est exactement ce qui est en train de se passer aujourd’hui dans beaucoup d’entreprises en France.